Le site de Chambray-lès-Tours emploie 142 personnes.
La tension semble vive au sein de l’entreprise AEG de Chambray-lès-Tours. Depuis plusieurs années déjà, ce site spécialisé dans la conversion de courant électrique qui a employé jusqu’à 500 personnes voit son activité se réduire et ses effectifs fondre : « il ne reste plus que 142 salariés » explique José Do Rosario, délégué CGT de l’entreprise fondée en 1969.
A l’origine des problèmes selon lui : le fait qu’AEG d’abord sous l’égide du groupe Alcatel soit gérée « par un fonds spéculatif » depuis 2005 entraînant plusieurs plans de restructuration à partir de 2009 ce qui fait que 140 personnes ont déjà quitté le navire : « et maintenant, on nous annonce 31 licenciements supplémentaires ainsi que 14 modifications de contrats de travail, c’est inacceptable » déplore le représentant syndical. De plus, selon lui, la direction du site chambraisien s’est arrangée pour quitter le navire avant que la tempête n’éclate : « le président nous a annoncé son départ à la veille de la présentation du plan et est parti l’entreprise le 31 décembre. Depuis on n’a plus de direction, seulement un manager de transition qui est persuadé que les réductions d’effectifs de 2016 permettront d’embaucher à nouveau en 2017. Pour nous c’est une blague ! On ne voit pas comment il veut s’y prendre. »
Injoignable en fin de semaine, la direction locale d’AEG aurait notamment pour projet d’héberger une seconde société dans ses murs afin d’assurer une rentrée d’argent supplémentaire. Au niveau national, 10 millions d’euros d’économies et 150 suppressions d’emplois sont annoncés depuis le mois d’août. Ce lundi, la CGT appelle tous les salariés à la grève avec rassemblement devant l’usine dès 9h. Parmi ses revendications : pas de licenciements contraints et un accompagnement des salariés concernés par le plan de départ qu’elle espère revu à la baisse. Son mouvement pourrait être reconductible. Reste à savoir quel en sera le taux de participation. José Do Rosario de la CGT se dit confiant : « en juin, la dernière grève avait été très suivie. »
O.C.
