La Touraine a sauvé ses TGV… Et maintenant ?

Une réunion publique autour de l’avenir de la ligne TGV Tours-Paris était organisée ce vendredi à l’Hôtel de Ville.

Il n’y avait pas foule ce vendredi dans la salle des fêtes de la mairie de Tours. Moins que pour la conférence sur le cerveau de la veille. Preuve, selon plusieurs participants, que finalement le sujet n’inquiète plus tant que ça. Et pourtant, on se souvient que c’était un grand feuilleton ces derniers mois. Tout le monde s’y mettait : association d’usagers, député, maire, président d’agglo… Chacun y allait de son communiqué pour défendre la ligne TGV Tours-Paris, soi disant menacée dès 2017 avec la mise en service de la nouvelle ligne à grande vitesse Tours-Bordeaux. Un nouvel équipement sur nos terres mais qui au final nous aurait amené plus d’inconvénients que d’avantages.

Tout cela c’est donc du passé et aujourd’hui chacun y va de ses mots apaisants. L’association des tgvistes et les élus sont satisfaits car le nombre de dessertes envisagé dès l’été 2017 est équivalent à celui en place aujourd’hui et la SNCF contente parce qu’elle a réussi à toruver une solution au gigantesque casse-tête que représente pour elle l’élaboration d’une grille horaire. Au final, ce sont donc 14 aller-retour Tours/St-Pierre-des-Corps-Paris qui seront proposés chaque jour en 1h à 1h20 en fonction des heures et des arrêts intermédiaires (à Vendôme, au moins 8 minutes de perdues à chaque fois) avec notamment 4 TGV Tours-Paris le matin, 1 le midi, 2 le soir. Et dans l’autre sens, 1 TGV Paris-Tours le matin, 1 le midi et 5 le soir, avec un dernier départ plus tardif. Si elles ne satisfont pas tout le monde, les liaisons vers Massy TGV ou Roissy sont également équivalentes voire améliorées tout comme les trains vers Lille, Strasbourg, Bordeaux ou Lyon.

Il faut aussi changer les horaires des TER

Pour réussir ce schèma, la SNCF a expliqué avoir mené des travaux sur la ligne à grande vitesse existente entre Paris et Tours afin de pouvoir y faire circuler un train de plus par heure. Car son gros problème, c’est qu’avec la LGV vers Bordeaux en 2017, elle aura plus de TGV à faire passer dans des journées qui feront toujours 24h. Donc pour que l’investissement reste rentable (c’est aussi le coeur du problème, elle ne le nie pas), il a fallu faire accepter à chacun des compromis. Par exemple pour les Tourangeaux, c’est des arrêts quasi systématiques à Vendôme, ou la suppression d’un Massy-Tours le soir à 18h. « Et aurait-on pu faire rouler les trains plus vite comme sur le TGV Est » demande une participante… « Non. » lui répond-t-on, car en résumé ça nécessiterait un énorme investissement pour adapter l’infrastructure ferroviaire entre Tours et Paris. Sur cette distance ce sera donc toujours 280km/h mais 320 de Tours à Bordeaux.

Reste maintenant deux épineux problèmes : les horaires des TGV pour 2017 sont actés. Mais quid de ceux des TER ? Il va falloir les adapter à la nouvelle grille. Si la SNCF se félicite de pouvoir faire rouler plus facilement ses trains régionauix (notamment entre Tours et Poitiers ou les TGV ne passeront plus), elle va devoir se creuser de nouveau la tête pour assurer des correspondances à St-Pierre-des-Corps et Tours tout en vérifiant que les usagers actuels peuvent, par exemple, continuer à arriver à l’heure au travail ou au lycée. Un big-bang est en préparation. Et puis ensuite, dans un avenir plus lointain, on se demande si ces 14 TGV Touraine-Paris seront maintenus : « il va falloir rester vigilants » prévient déjà le maire de Tours Serge Babary. Car, en gros, si on se rend compte que la liaison Paris-Bordeaux est plus rentable que Tours-Paris, on pourrait imaginer renforcer une ligne pour pénaliser l’autre… Ou augmenter les prix. Bref aujourd’hui tout va bien, mais le dossier reste en bonne place sur le bureau.

Olivier COLLET

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