C’est au Tour(s) du Peuple pose ses pions pour les municipales 2020

Le collectif « citoyen, écologiste et solidaire » s’est constitué en association pour apporter sa voix au débat politique tourangeau.

Pendant la campagne des élections municipales de 2014 à Tours, la liste « C’est au Tour(s) du Peuple » a réalisé 8,36% des suffrages. Ancien conseiller municipal, Claude Bourdin – qui en était une des principales figures – n’est aujourd’hui plus élu parce qu’il n’a pas voulu d’une alliance avec le PS au deuxième tour. Histoire de garder toute liberté de parole. Un peu après tout le monde (le maire himself, le PS, les Verts), il a fait ce vendredi le bilan de la première année de mandat de Serge Babary. Et il est en toute logique très loin d’en être satisfait.

Accompagné d’une délégation de soutiens du collectif, Claude Bourdin a expliqué son objectif : « créer une alternative de gauche sociale et écologique. » En clair, travailler avec les citoyens à l’élaboration d’un projet de gouvernance différent pour la ville de Tours, des propositions à construire dans le temps avec la réflexion nécessaire afin d’être prêt le moment voulu, autrement dit fin 2019-début 2020 quand approchera la prochaine élection municipale (à défaut de réussir à faire changer les choses avant…).

Une défiance vis-à-vis de la politique Babary

A écouter C’est au Tour(s) du Peuple, il y aurait pourtant un grand coup de balai à donner dans la politique actuellement menée depuis la Place Jean Jaurès : « les citoyens ne sont pas associés à la prise de décisions. Y compris à l’agglo. Entre la gauche et la droite il n’y a pas vraiment de différence. » S’ensuit une longue liste d’exemples, des débats déjà évoqués à plusieurs reprises par les autres adversaires politiques de Serge Babary ou la gauche de la gauche : le nouveau terrain de hockey de Tour(s)Plus à 700 000€ « qui ne sert presque pas », le deuxième virage Nascar à 450 000, le millionn d’aides pour Ryanair « à supprimer », les 800 000€ de baisses de subventions pour les associations tourangelles, la fin de la gratuité dans les cantines, la fermeture du centre social Léo Lagrange, le feuilleton autour de la hausse puis de la baisse des indemnités des élus, le choix d’un groupe de cinémas pour exploiter le multiplexe de Tours Nord « au lieu d’un cinéma indépendant »…

Ah, si, il y a un sujet sur lequel Claude Bourdin et le collectif partagent à peu près la même analyse que le maire : l’urbanisme. C’est-à-dire les immeubles modernes moches et le manque de vie de quartier aux Deux-Lions et à Monconseil. Mais pas sûr qu’ils soient bien d’accord avec les nouvelles orientations envisagées lors de la réécriture du PLU qui se profile… « On pense que d’autres choix sont possibles. Nous aimerions par exemple engager un audit citoyen des comptes de Tours et de Tour(s)Plus ce qui supposerait de les ouvrir à tous. Il faudrait aussi des référendums sur les grands projets locaux et augmenter le rôle des Conseils de Vie Locale alors que leur budget est passé de 35 000€ à 20 000€ soit une baisse de 60 000€ au total puisqu’il y en a 4. C’est autant de moyens en moins pour des projets d’initiatives citoyenne. » « Ca fera moins de bancs… » ironise-t-on autour de la table.

Un letmotiv : les transports gratuits

Et Claude Bourdin de poursuivre : « c’était vraiment nécessaire de dépenser 200 000€ pour changer 30 horodateurs ? Il n’y avait pas plus urgent ? » En fait C’est au Tour(s) du Peuple veut complétement changer l’ordre des priorités et finalement lancer un grand plan d’investissements tant les projets qui lui sont chers sont honéreux comme la mise en place de la gratuité des transports publics et l’agrandissement du réseau de bus « déjà aujourd’hui, seules 20% des lignes sont rentables. Les transports en commun ne sont pas faits pour rapporter de l’argent mais pour rendre un service public. » Autres envies : plus de pistes cyclables, un grand plan de rénovation de logements… En contrepartie « on pourrait réduire la voilure sur de grands projets comme la Cité de la Gastronomie ou se passer des cabinets d’études. A la Ville de Tours, il y a dans les services des personnes qui seraient tout à fait compétentes pour faire leur travail. Je crois en l’emploi public ! » plaide Claude Bourdin qui insiste : « il faudra faire des choix. »

Se voulant comme une « passerelle » entre partis et citoyens (Parti de Gauche, Ensemble!, NPA…), C’est au Tour(s) du Peuple est encore en phase de construction. Désormais constitué en association, il vient d’entamer une campagne d’adhésions à partir d’1€ et se réunit une fois par mois au Serpent Volant : « notre projet est évolutif. Le programme a vocation à s’enrichir. » Avec le rêve de finir un jour aux affaires.

Olivier COLLET

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