Le montage du festival débute ce lundi. Interview de l’un de ses fondateurs, Hugues Barbotin.
Cette année, pour sa 11ème édition, Terres du Son ne fête pas d’anniversaire particulier. C’est le retour à une édition « normale » du festival du Domaine de Candé, c’est-à-dire avec une programmation éclectique, populaire maix exigeante. Pas de -M-, de Woodkid ou de Detroit. Mais The Do, Izia, Damian Marley, Jabberwocky ou The Tings Tings. Tous ces artistes ont signé des tubes, et c’est en Touraine qu’ils viendront les interpréter devant un public que les organisateurs espèrent au moins aussi nombreux qu’en 2014 (40 000 personnes en trois jours).
A moins de deux semaines du coup d’envoi de Terres du Son, Hugues Barbotin, qui en est l’un des trois fondateurs, est en plein boom. Ce lundi, il va participer au déchargement des premiers camions de matériel et donc commencer à préparer les lieux. « On est plutôt rassurés par la billetterie. Les débuts ont été timides mais là on a déjà vendu plus de pass 3 jours qu’à la même époque l’an dernier. La belle météo du moment participe à cet élan de réservations. On espère que ça va durer mais qu’il ne fera pas trop chaud les 10, 11 et 12 juillet car la canicule ce n’est pas très agréable pour les festivaliers. »
Ce qui fait du bien à l’un des boss de l’Asso (la structure qui chapeaute Terres du Son) c’est que malgré une concurrence accrue des événements musicaux autour du 14 juillet (Francofolies de La Rochelle, Musilac…), artistes comme spectateurs continuent à répondre présents : « il y a bien sûr tout un tas de noms que l’on aurait voulu faire venir et que l’on a pas », concède Hugues Barbotin, « mais quel que soit le programme, on a nos fidèles. Cette année, on espère par exemple 4 000 campeurs, 1 000 de plus que l’an dernier. Nous avons donc agrandi le site de camping pour ne refuser personne. »
Un budget en hausse de 60 000€ cette année
Au niveau de la prog’, qui attire le plus ? « The Do, Damian Marley, Chinese Man, Fauve ou The Ting Tings. C’est une proposition assez homogène sur les trois jours mais malgré tout très ouverte. Ca va drainer plein de gens très différents. Il y en a aussi qui nous disent ‘enfin on retrouve une programmation comme il y a 4 ans et on revient pour ça’ insiste Hugues Barbotin, pour prouver que tout le monde ne critique pas l’absence de têtes d’affiches énormissimes. « Le festival s’est installé comme un rendez-vous musical, sans forcémentl’attente d’un artiste. »
Mais tout le monde a ses chouchous. Pour notre interlocuteur c’est « Herbalizer vendredi car ils vont proposer un featuring avec les Tourangeaux de Chill Bump sur 3-4 titres. Chinese Man parce qu’ils vont faire une proposition avec des cuivres. J’attends aussi beaucoup de Jeanne Added dimanche. Je ne l’ai vue en live que sur deux titres pendant un showcase, c’est mon coup de coeur, je veux vraiment voir ce que ça donne sur un concert. Pareil pour les Anglais de The Ting Tings dont je n’ai vu que des vidéos. »
Grosse machine mobilisant 900 bénévoles sur le week-end, Terres du Son est en perpétuel renouvellement : « cette année, nous avons repensé les espaces de vie avec un nouvel accueil, plus de déco sur le chemin menant à l’espace payant, des éclairages plus attrayants… » sans oublier le développement durable : « par exemple pour la nourriture nous travaillons le plus possible avec des producteurs locaux pour le pain, le fromage, les légumes, le poisson de Loire… On va faire de la terrine de silure notamment ! Même notre pâte à tartiner est locale » pointe Hugues Barbotin qui doit assurer l’intendance pour près de 6 000 repas sur trois jours, dont ceux pour 150 à 200 artistes.
Au final, tout réuni, pour 2015 Terres du Son a augmenté son budget : « de 1,29 million d’euros à 1,35 million, dont 9% de subventions publiques. Nous avons augmenté la part versée aux artistes car ils sont tous payés, y compris sur le village gratuit. Et nous avons mis plus de moyens pour l’organisation, pour que les choses aient moins l’impression d’être faites avec des bouts de ficelle. » Il ne reste plus qu’à préparer nos oreilles pour Candé.
Olivier COLLET
