Une manifestation contre cette décision aura lieu le 6 juin.
« C’est avec émotion que nous avons pris connaissance, début avril, de la décision de la Ville de Tours de ne pas renouveler notre convention pour la gestion du Centre Social et qu’aucune structure ne prendrait le relais pour le moment. » C’est par ces mots que débute une lettre des équipes du Centre Socioculturel Léo Lagrange de Tours Sud (situé Impasse Johann Strauss aux Fontaines) dont nous avons eu copie cette semaine. « Le 30 juin 2015, le centre et son antenne du jardin Bouzignac fermeront définitivement leurs portes et l’ensemble des activités qui vous y sont proposées par les équipes s’arrêteront (…) nous regrettons tous cette décision qui nous affecte collectivement » complète le courrier qui renvoie à la mairie de Tours pour avoir plus d’explications.
N’ayant dans l’immédiat pas pu joindre la direction du centre engagé depuis 13 ans sur cette partie de la ville, nous avons en revanche pu nous entretenir avec Alexandra Schalk-Petitot, l’adjointe au maire en charge des affaires sociales. Pour éviter un imbroglio similaire à celui qui avait récemment concerné la subvention du Planning Familial (polémique finalement avortée), elle tente de déminer le terrain en donnant de nombreux détails : « Nous avons mis un terme à la convention du Centre Social mais les activités pour le périscolaire et les vacances se poursuivent. » L’élue précise par ailleurs que les activités auraient même pu s’arrêter dès la fin décembre 2014 mais qu’une dérogation de 6 mois a été accordée à Léo Lagrange, le temps d’élaborer un nouveau projet.
Un projet « pas à la hauteur de leur savoir-faire »
« Je ne voulais pas mettre fin à la convention de façon abrupte. Je leur ai donc demandé de proposer un dossier concernant l’ensemble du Sud de la ville pour le mois de mars avec les activités et le budget. Leur projet ne nous a pas semblé assez construit pour répondre aux besoins des usagers. Il listait moins d’activités avec une demande de crédits supplémentaires : 220 000€ au lieu de 180 000€ le tout alors qu’ils prévoyaient une baisse du nombre d’adhérents. » Mme Schalk-Petito tient par ailleurs à préciser qu’il n’est pas question de supprimer les activités dans les quartiers de Tours Sud mais plutôt d’en augmenter la qualité et de prendre du temps pour cela : « Il faut reconstruire un projet ensemble, avec les différents acteurs dont la CAF avec qui nous faisons un diagnostic. En attendant, nous allons prendre contact avec les associations hébergées par Léo Lagrange pour organiser des animations dès cet été. »
Comprenant l’angoisse des salariés suite à cette décision, l’adjointe renvoie cependant la responsabilité sur cette structure nationale : « le projet n’était pas à la hauteur de ce qu’ils savent faire et ce d’autant plus que cela se passe très bien sur Tours Nord. J’ai le regret que ça ne tourne pas mieux mais je n’ai pas eu le sentiment qu’il y avait une volonté forte de faire une meilleure proposition. Ce n’est pourtant pas une petite association qui fait ‘avec les moyens du bord' ».
Olivier COLLET
EDIT 20/05 à 14h30 :
Dans un tract édité ce mercredi, la CGT appelle à un rassemblement devant la mairie de Tours le 6 juin à 11h : « Cette décision est très grave et les conséquences sont nombreuses : 19 personnes vont perdre leur emploi, un quartier à l’abandon (délitement du lien social, jeunesse livrée à elle-même, cohésion sociale en péril…). Nous demandons au maire de revoir sa décision. » Par ailleur,s une pétition est d’ores et déjà lancée pour faire reculer la mairie.
