Antiquaire et comme chez-elle dans sa boutique

Rencontre avec Isabelle Dumartin, amoureuse des vieux meubles ET des jolies peluches.

Dans l’imaginaire collectif, une boutique d’antiquaire c’est un peu bordellique ou terne. Une sorte de caverne d’Ali Baba que l’on a plaisir à visiter mais qu’il faut du temps pour décrypter. Isabelle Dumartin a choisi un positionnement bien différent. Si elle aurait bien du mal à installer un meuble en kit dans son appartemment, cette Tourangelle installée ici depuis 2008 (après l’inévitable « coup de coeur » pour la région) est très ouverte sur le monde d’aujourd’hui (et pas seulement parce qu’un Mac trône sur son bureau). C’est d’ailleurs à un défilé de mode qu’on l’a rencontrée, alors qu’elle habillait des mannequins de peignoirs fleuris leur faisant aussi porter des coussins barriolés.

Rendez-vous est pris Rue de la Scellerie, là où elle s’est installée depuis deux ans (mais ça fait 15 ans qu’elle est dans le milieu et ses beaux parents aussi étaient antiquaires). Vouant un amour inconditionnel aux meubles en bois brut (donc non colorés), Isabelle Dumartin chine en permanence pour trouver par exemple armoire ou buffet du XVIIème ou XVIIIème siècle. En noyer ou en chêne (par exemple), ils lui proviennent suite à des successions, via des achats en salles de vente et, plus rarement, suite à une balade sur une brocante. Sans réserve pour stocker, la commerçante aménage sa boutique au fil de son activité : elle n’y ajoute de nouveaux meubles qu’une fois une vente effectuée afin de ne pas surcharger ce qu’elle considère comme une pièce à part entière : « ici, les gens peuvent prendre le thé » sourit-elle en désignant la grande table ornée de porcelaine hollandaise (récente mais réalisée dans les règles de l’art).

Une boutique « cosy », à l’esprit anglais

Ce qui compte pour Isabelle Dumartin, c’est créer cette ambiance de détente que les grands noms de l’ameublement savent si bien reproduire pour encourager l’acte d’achat. Il faut pouvoir imaginer un meuble chez-soi, et la mise en scène compte. Avec des prix souvent compris entre 1 000 et 5 000€, on est bien sûr dans une fourchette élevée. « Mes acheteurs sont surtout des personnes qui ont plus de 40 ans, des familles qui cherchent à rester dans les traditions. Elles reviennent plusieurs fois avant de concrétiser leur achat ». C’est sûr, un meuble Louis XVI c’est un investissement et ça s’accomode assez difficilement avec un canapé suédois. Cela dit, certains styles droits (comme l’armoire devant laquelle elle pose) peuvent très bien s’agencer avec un intérieur moderne. A oser, d’autant que le vintage est une tendance qui ne cesse de s’affirmer.

D’ailleurs, mixer les âges, c’est clairement ce que fait Isabelle Dumartin. Ses peluches, sa vaisselle, son linge de maison : tout ça est fabriqué en ce moment par les deux seules marques avec qui elle travaille (prix : 10 à 200€). Un choix singulier qu’elle s’est sentie obligée de faire pour assurer la pérennité de son commerce mais qui lui permet surtout de garantir cette ambiance « cosy, très anglaise » qu’elle veut donner à sa boutique d’antiquités qui se visite du coup comme un petit musée ou une maison de poupée. Parmi ses autres projets, Isabelle Dumartin espère convaincre châteaux-hôtels ou chambres d’hôtes de lui faire confiance pour meubler leur intérieur et leur donner un caractère d’autrefois sans être pour autant passéiste.

Olivier COLLET

Un voeu de commerçante : profiter d’une rue 100% piétonne pour la braderie de Tours

Isabelle Dumartin est en train d’engager des démarches auprès de la mairie de Tours pour faire agrandir le secteur piétonnier lors de la braderie de septembre : « c’est absurde car actuellement il s’arrête au milieu de la Rue de la Scellerie, pile là où il y a les premières boutiques d’antiquaires. Du coup les gens n’y vont pas alors que notre métier est vraiment dans l’esprit de la braderie, bien plus que pour les grandes enseignes ». La loi du commerce de masse qui attire les foules avec des promos faussement alléchantes face aux petits commerces de proximité authentiques et chaleureux qui ne demandent pas grand chose à part qu’on passe les voir un peu plus souvent. Reste à convaincre les voisins de parler d’une même voix avec elle, et il va falloir faire vite : les inscriptions pour la braderie se clôturent en juin.

Interrogée sur cette question, l’adjointe au commerce Céline Ballesteros ne se dit pas fermée à une extension du secteur piétonnier si les commerçants en font la demande et en profitent pour occuper le trottoir. A discuter, donc.

Isabelle Dumartin, 89 Rue de la Scellerie. Ouvert les après-midi, du mardi au samedi.

 

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