Accompagné de ses adjoints, il a donné une grande conférence de presse pour expliquer son action.
On se serait presque cru à l’Elysée : des journalistes, les élus en face, un micro qui circule avec des questions variées… Tous les ingrédients pour nous faire penser à une grande conférence de président. Pour faire son bilan, Serge Babary a mis les petits plats dans les grands. Ce mardi, de 13h à 17h, il a consacré tout un après-midi à la presse pour rendre compte de sa première année de mandat à la mairie de Tours (ainsi que de celle de ses adjoints, présents dès 15h30). La première chose qu’il a rappelée, c’est qu’un membre de son cabinet avait la tâche de suivre, pendant 6 ans, l’avancement des 142 engagements pris pendant la campagne de 2014. Donc on a eu le droit à un petit camembert : 46% sont achevés ou en cours de réalisation et en bonne voix, 22% sont dans les tuyaux, 24% à l’étude pour 2016 et le reste (8%) pour 2017 (si tard, à cause de la situation financière de la ville.
Pour rappel, le programme Tou(r)s Ensemble de Serge Babary c’est des propositions très variées : de l’organisation d’un grand événement international dès 2015 (ça, c’est raté) à l’ouverture de la bibliothèque centrale le dimanche en passant par le bio à la cantine, le wifi dans les lieux publics, la réorganisation de la police municipale, l’extension de Vitiloire ou donner plus de place aux cyclistes. Certains sont très précis comme l’abattement de 10% de la taxe d’habitation pour les personnes handicapées (promesse tenue) mais d’autres sont plus flous comme « l’Étude de la possibilité d’une durée de stationnement gratuit pour dynamiser le commerce de proximité » parce qu’une étude n’est pas forcément suivie d’effets concrets et qu’elle peut s’éterniser (même analyse pour la ligne « gestion du parc locatif social »).
Concernant sa méthode, Serge Babary rappelle son mode de fonctionnement : « La concertation c’est ma philosophie de travail. Il fallait retrouver la confiance, renouer la relation, après une période d’éloignement progressif, de prise de distance. Auditer en profondeur, c’est-à-dire prendre le temps d’une étude approfondie et objective avant d’agir. Prendre chacune, chacun en considération… » Il précise que cette phase d’observation s’est environ achevée à l’automne et que l’équipe municipale est maintenant pleinement entrée dans l’action avec donc la réalisation de son programme mais aussi, bien sûr, la poursuite des actions engagées par la précédente mandature, la gestion des affaires courantes et celle des imprévus.
Au fil de la journée, il s’est dit ceci…
Urbanisme (Serge Babary) :
« Tours est la porte d’entrée du Val de Loire. C’est une constante de défendre l’aéroport. On ne peut pas imaginer se priver d’une telle base ». L’aéroport, c’est 184 000 passagers en 2014.
Avec l’installation du nouveau cinéma de Tours Nord, c’est tout un Forum Méliès qui va voir le jour : « 9 salles de cinéma, un hôtel 3 étoiles de 70 chambres, 2 restaurants, 70 emplois, 112 logements et 49 HLM, 114 logements pour des personnes âgées. »
« Le quartier Monconseil manque de centralité. On a juste une boulangerie et un fleuriste. », un comité stratégique va donc se pencher sur la vie de ce quartier où « il faut remettre de l’ordre, respecter l’harmonie. Eviter les fantaisies de tout ordre, c’est parfois n’importe quoi et traumatisant pour les habitants alors que l’on peut faire du moderne harmonieux. » En parlant d’urbanisme, Serge Babary note aussi qu’il y a un ralentissement des constructions mais que ce n’est pas une volonté délibérée de la ville. En fait, de nombreux permis de construire déposés n’ont pas encore abouti (l’équivalent de 1900 logements) et en plus le marché est en panne. 600 nouveaux projets de logements restent néanmoins lancés chaque année.
Concernant le Sanitas, un grand plan de rénovation du quartier va être lancé grâce à des fonds de l’Etat qui l’a mis dans une liste prioritaire. « C’est un quartier de centre-ville où il y a peu de turn-over » explique Serge Babary, ce qui sous-entend qu’il y fait bon vivre contrairement aux préjugés. Mais ça entraîne une contrainte : sa population vieillit donc il faut adapter les logements. Le collège Pasteur doit accueillir une Maison de la Réussite, un grand projet est aussi en cours à proximité du Palais des Sports.
Sécurité (Jacques Chevtchenko et Olivier Lebreton) :
La police municipale est devenue une police de proximité avec notamment plus de patrouilles pédestres (son parc a été réduit de 3 véhicules). Les cambriolages ont diminué de 41% chez les particuliers (577 faits en 2013, moins de 350 en 2014 après 6 ans de hausse), ceux envers les commerces ont baissé de 30%. L’arrêté de tranquillité publique sera reconduit dès ce mois de mai, et Olivier Lebreton insiste bien sur le fait qu’à peine une dizaine de contraventions ont été dressées afin de démontrer que le principal objectif d’une telle mesure est d’engager du dialogue plutôt que de punir. Par ailleurs, la ville fait travailler des jeunes condamnés à des travaux d’intérêt général : 14 ces derniers mois, pour 42h en moyenne pour des tâches très variées (dans les idées en cours, nées pendant notre promenade : repeindre des murs au centre commercial des Fontaines).
En cours également : l’installation de nouvelles caméras de surveillance (Rives du Cher, Vieux Tours et gare cette année) et l’entame d’un dialogue pour réorganiser les tâches des policiers municipaux.
Commerce (Céline Ballesteros) :
Le médiateur des commerces est toujours en cours de recrutement. Promis pendant la campagne, son rôle sera notamment de préparer la succession des commerces qui ferment notamment dans les centres commerciaux de quartiers (départ en retraite ou autre). Le maire se dit très préoccupé par ces fermetures à répétition, craignant la mort du commerce de proximité comme la disparition progressive du marché des Rives du Cher. Par ailleurs, il ne dit pas clairement qu’il y a trop de grandes surfaces dans l’agglo mais on sent bien que cela lui pose un souci…
En cours également : le réaménagement du marché de Noël et la redynamisation des association de commerçants. Céline Ballesteros explique par ailleurs avoir de très bons contacts avec la nouvelle présidente de l’Union des Commerçants (la directrice du Printemps).
A propos de l’Heure Tranquille : « le centre commercial a retrouvé un peu de dynamisme, j’espère qu’il n’y aura plus de fermetures » prédit le maire, annonçant sa volonté de créer un centre vivant dans le quartier des Deux Lions comme à Monconseil. Mais il faudra « de la patience », ça prendra 2-3 ans (que ce soit pour les commerces de proximité, les services ou les transports). Une situation qu’il semble regretter. On peut donc espérer que dans les futurs projets, l’aménagement des quartiers sera pensé en même temps que le programme de logements…
Circulation (Yves Massot) :
Une réflexion est en cours sur les carrefours dangereux (notamment suite à la mort du petit Thom, tué en traversant à la Tranchée). Mais pour les carrefours de la Liberté et de Verdun c’est compliqué car il faut un accord de l’Etat pour la moindre modification. Il faut aussi s’attendre à plus de zones 30. Une réflexion est aussi lancée autour « du dernier kilomètre en centre-ville » c’est-à-dire tout ce qui est lié notamment aux livraisons. « Les choses se font toujours au détriment de la voiture » concède par ailleurs Serge Babary.
Voirie : « certains quartiers n’avaient pas été revus depuis 30 ans » souligne Yves Massot. Avec 800 000€ de budget travaux en 2015, 20 rues seront refaites.
A propos des transports et du projet de halte ferroviaire à Verdun (liaison tram-train), c’est dans les tuyaux, des contacts sont établis mais le maire prévient : pour la réalisation, ça prendra bien 8 à 10 ans; Et c’est un chantier coûteux.
Education (Barbara Darnet-Malaquin) :
Il a surtout été question du bio à la cantine, actuellement c’est un produit bio par repas. « Passer à 50% de bio ce n’est pas possible » dit Serge Babary, « nous n’avons pas assez de fournisseurs ».
A propos des activités périscolaires, un nouvel appel d’offres s’achève. 80% des élèves de la ville y participent (75% en maternelle, 85% en primaire), des chiffres qui réjouissent les élus. Ca représente 280 emplois.
Sport (Xavier Dateu et aussi Christophe Bouchet) :
Tours espère toujours accueillir une équipe de foot lors de l’Euro 2016, afin qu’elle installe son camp de base à la Vallée du Cher. Réponse définitive : début d’année prochaine. D’ici là, secret défense pour ne pas se faire piquer le bébé. Signe positif selon Mr Bouchet « la dernière AG de la Fédération Française de Football avant l’Euro aura lieu à Tours ». L’élu s’est ensuite exprimé sur la perspective d’accueil des épreuves d’aviron des JO2024 si Paris les organise. Il doit rencontrer plusieurs proches du dossier en juin, mais ne cache pas que la compétition sera très rude.
A propos des subventions pour le TVB – champion de France de volley -, Xavier Dateu estime que la ville fait largement sa part et invite les autres collectivités à plus se mobiliser et à mieux comprendre l’importance du club.
Culture (Christine Beuzelin) :
L’agglo pourrait racheter la salle du Bateau Ivre pour la faire revivre. Mais il y aura beaucoup de travaux. Le projet suit son cours.
A propos du festival Rayons Frais, un retour en 2017 n’est pas exclu. D’ici là, un « label Rayons Frais » doit permettre d’accompagner des projets de compagnies. Par des subventions ou des aides à la diffusion. Ce chantier est déjà en cours.
Et si le pape venait en 2016 pour les fêtes de St Martin ?
C’est très peu probable même si l’élue Cécile Chevillard a été reçue au Vatican et a porté à François en main propre une lettre de Serge Babary. La réponse a indiqué qu’une célébration étant prévue en Hongrie également en 2016 avant les Journées Mondiale de la Jeunesse catholiques en Pologne ce n’était pas vraiment d’actualité. En attendant, la mobilisation pour rénover la Basilique se poursuit avec la collecte de fonds. Un programme de festivités sera détaillé lors de la St Martin d’hiver a expliqué Christophe Bouchet.
Olivier COLLET
