TOURAINE : Le milieu du BTP prêt à s’écrouler ?

Le monde du bâtiment était dans la rue ce mardi à Tours. Explications de ce mouvement et reportage photo sur Info-Tours.fr.

Une chose est sûre : on ne pouvait pas les rater. En distribuant près de 400 gilets jaunes et casques aux manifestants, la Fédération des Travaux Publics d’Indre-et-Loire a réussi l’image du jour entre la gare de Tours, la mairie et la préfecture. Mobilisée ce mardi dans le cadre d’un appel national à la manifestation, elle a donc réuni plusieurs centaines de salariés du secteur du BTP de la Touraine et du Loir-et-Cher venus alerter sur les difficultés du monde de la construction et des travaux publics à cause de la crise.

Au coeur de ce rassemblement presque exclusivement masculin, nous avons croisé quelques femmes dont Mélanie Cosse qui travaille dans une entreprise de négoce de St-Pierre-des-Corps : « Les prévisions ne sont pas bonnes. il y a de moins en moins de chantiers et ça veut dire moins de boulot pour nous. Si les chantiers ne repartent pas ça va devenir très compliqué. On sait qu’il n’y a plus beaucoup de budgets dans les collectivités mais on a le droit de venir manifester alors on vient dire qu’on espère un geste de l’Etat pour aider le secteur. On espère être écoutés ».

« Des travaux reportés, c’est des chantiers qui coûteront plus cher »

Sébastien Dupouyet, président de la Fédération des Travaux Publics du 37 ne dit pas autre chose : « notre profession est dans une situation de crise dramatique depuis maintenant quelques mois à cause de la baisse des investissements qui va se poursuivre. Aujourd’hui, nos entreprises dépendent à 70% des collectivités locales mais elles n’ont plus d’argent. On manque de visibilité pour la fin de l’année, 2015 et 2016. A fin octobre on est à 25% d’ppels d’offres en moins, 10 à 20% de chiffre d’affaire en moins ce qui représente aussi un impact sur nos effectifs de l’ordre de 5% sur 2 500 à 3 000 salariés en Touraine. A l’échelle de la région Centre, on est inquiets pour 500 emplois ».

Le représentant poursuit : « aujourd’hui, toutes les entreprises sont en difficulté. Sur 2015, on peut craindre des plans sociaux. Aujourd’hui, nous ne venons pas faire de la politique mais on demande à ce que des leviers soit actionnés pour relancer l’investissement via la taxe gasoil ou le plan de relance autoroutier de 3,5 milliards d’euros toujours en attente de validation. On comprend les difficultés des collectivités mais on est aussi là pour dire que l’investissement public à un rôle dans l’attracivité du territoire. Nous voulons enfin convancre les élus que des travaux nécessaires aujourd’hui et reporté leur coûteront encore plus cher demain… ».

Symboliquement, les manifestants venus à Tours ce mardi ont déposé leurs casques de chantier devant la préfecture. Avec donc l’espoir de ne pas les ranger définitivement au placard d’ici quelques mois.

Olivier COLLET

 

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