Confier son ado à un Uber : le nouveau pari de la multinationale à Tours

Il est loin le temps où l’application Uber ne recensait qu’une poignée de chauffeurs à Tours et dans son agglomération.

En moins de 5 ans, la marque de VTC a considérablement augmenté sa présence sur le territoire, grignotant des parts de marché aux taxis (qui peinent à lutter contre les abus de ses partenaires). La demande est telle qu’il y a régulièrement des conducteurs qui descendent de Paris pour travailler en Touraine. La marque Bolt s’est également implantée (on croise de plus en plus souvent ses véhicules siglés dans les rues).

La stratégie d’Uber est simple : saturer le marché et se rendre incontournable. Ainsi, l’entreprise ne cesse d’innover pour créer de nouveaux besoins et enfermer les utilisateurs dans son système, comme peuvent le faire Apple ou Meta.

Un excellent exemple est la création récente d’Uber pour ados à Tours (après Paris, Angers ou Bordeaux). Il s’agit d’un service de VTC dédié aux 13-17 ans. La communication de la société appuie sur une corde sensible : la charge mentale bien réelle des parents qui multiplient les trajets pour emmener leurs enfants à une activité, les ramener d’un anniversaire ou les déposer sur leur lieu de stage.

Selon une enquête de la firme, un tiers des familles passent jusqu’à 4h hebdomadaires sur la route, uniquement pour transporter leurs enfants. Et près de la moitié restent sur place à attendre. Des tâches qui incombent majoritairement aux femmes.

Avec son service pour ados, Uber pense donc avoir trouvé la solution : faire payer des courses aux parents pour leur dégager du temps libre, en leur promettant bien sûr une batterie de systèmes de sécurités pour s’assurer que leurs enfants sont pris en charge correctement (chauffeurs bien notés uniquement, suivi de la course en temps réel, possibilité de contacter la voiture à tout moment, bouton d’alerte…).

Le produit prétend donc répondre à un besoin : proposer des déplacements autonomes aux ados tout en sécurisant les parents. Ainsi, Uber serait plus safe que le scooter (accessible dès 14 ans), que le vélo ou que les transports en commun. Et, insidieusement, plus flexible et fiable que le taxi indépendant avec toutes ses fonctionnalités numériques. Il renforce surtout la culture de la voiture individuelle. Un paradoxe alors que Tours est en train de démarrer la construction de sa 2e ligne de tramway.

Olivier Collet

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