« Il y a du monde en ville » : le maire de Tours répond aux critiques sur la fréquentation des commerces

Le sujet du commerce devrait entraîner un long débat ce lundi 26 mai au conseil municipal de Tours. La municipalité s’apprête en effet à rejoindre officiellement l’association Centre-ville en Mouvement, dont l’objectif est de réfléchir à des solutions pour dynamiser le cœur des villes. Cette délibération doit être acceptée par les élus et elle intervient alors même que l’état de santé du centre-ville de Tours fait actuellement l’objet d’un vaste débat polémique.

Depuis plusieurs semaines, un collectif se mobilise pour attirer l’attention des acteurs publics sur les difficultés des commerçants. Une pétition a dépassé les 3 500 signatures sur Internet et un vaste dossier de revendications a récemment été publié. « Nous portons ici une vision de cohabitation possible et positive entre écologie, mobilité, économie locale et qualité de vie » expliquent les rédacteurs du document.

Au fil de ses 12 pages, le collectif Sauvons Notre Centre-Ville détaille ses propositions pour faire revenir les clientèles qui ont « changé leurs habitudes », notamment celles venant de l’extérieur. Ses priorités : la réouverture du Pont Wilson aux voitures, l’arrêt des suppressions de places de parking et des modifications de circulation, rénover les rues ou encore instaurer 1h30 de stationnement gratuit.

Ayant un fort écho sur les réseaux sociaux, et parmi les candidats de droite aux prochaines municipales, ces critiques ont fait réagir le maire Emmanuel Denis. « Il y a des commerçants qui ont des difficultés, je ne le nie pas. On peut les aider mais il faut arrêter de dire que c’est parce que l’on supprime 200 places et qu’on modifie des sens de circulation que les gens ne viennent pas ».

Ses arguments : en 2024, les parcmètres ont rapporté 6,3 millions d’€ à la ville, « un record » (on était à 5,9 millions en 2019 avant le Covid) « et le nombre de transactions a augmenté, y compris dans les parkings souterrains avec des progressions de 5 à 10%. Les flux sont là, il y a du monde en ville » assure l’élu.

Selon Emmanuel Denis, favoriser l’accès aux cyclistes est aussi une bonne stratégie car « ce sont des gros consommateurs ». Quant à la piétonnisation, il la défend sur la foi de l’exemple de la Place du Grand Marché, dont il juge le bilan positif (même si des opposants font remarquer un nombre conséquent de locaux vides dans ce secteur).

Le maire reconnait que « le soir, les bouchons peuvent pénaliser les magasins » mais assure qu’il n’a « aucun intérêt à éteindre le centre-ville », plaidant pour une stratégie qui transformerait la balade en « expérience » afin de lutter efficacement contre la concurrence des zones commerciales (« qui souffrent aussi ») mais surtout du commerce en ligne.

Sur ce point, les membres du collectif Sauvons Notre Centre-Ville ne manquent pas d’idées : création d’une braderie de printemps en écho à celle de septembre, végétalisation des rues, organiser plus d’ateliers créatifs sur les marchés de Noël, créer des « samedis vivants » une fois par mois sur les mails des grands boulevards ou Place de la Victoire, rajouter des bancs ou créer une carte de fidélité à l’échelle de la ville.

Ces propositions seront discutées lors des Assises du Centre-Ville de Tours programmées le 23 juin. Un rendez-vous entre les élus et les commerçants – dont ceux du collectif – est aussi annoncé en amont, le 17.

Olivier Collet

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