Ce vendredi 21 février, le préfet d’Indre-et-Loire Thomas Campeaux, accompagné de son directeur de cabinet et des forces de sécurité du département, a annoncé dans le cadre d’une conférence de presse son Plan d’Action Départemental de Restauration de la Sécurité du Quotidien (PADRSQ).
Élaboré suite à une circulaire du 19 novembre 2024 fournie par le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau, ce plan vise à donner une plus grande marge de manœuvre aux acteurs locaux pour optimiser l’utilisation des forces de sécurité intérieure, des polices municipales, et de tous les partenaires contribuant à la sécurité quotidienne du département.
Cela englobe les infractions courantes telles que les cambriolages, les vols de véhicules et d’accessoires, le vandalisme… L’objectif : réduire le sentiment d’insécurité lié à ces délits. Suite à la consultation des élus de l’Indre-et-Loire, quatre priorités ont été définies…
Faire face à la hausse des cambriolages
Selon les chiffres du Service Statistique Ministériel de la Sécurité Intérieure SSMSI, le nombre de cambriolages de logements a connu une forte augmentation entre 2023 et 2024 : 30,5% (avec une croissance annuelle moyenne de 9,3% depuis 2016).
Pour faire face à ce phénomène, la Préfecture tourangelle entend démanteler les filières de cambrioleurs existantes tout en prévenant la reformation de nouvelles. Dans cette optique, un groupe d’enquête spécialisé dans la lutte contre les cambriolages a été créé par la gendarmerie d’Indre-et-Loire.
De plus, le Préfet assure compter sur la participation citoyenne pour contribuer à la résorption de cette tendance. A savoir que 107 communes du département sur 272 sont dotées de ce protocole permettant d’associer les habitants à la protection de leur environnement en complément de l’action de la gendarmerie nationale.
Une lutte contre le trafic de stupéfiants
Problématique ancrée dans les politiques intérieurs du gouvernement, le PADRSQ a également pour objectif de déstabiliser économiquement les filières de narcotrafic du département.
Les forces de sécurité envisagent pour cela de tenter de déterminer les “écosystèmes” de ce marché : “Au-delà de l’acte d’achat de la consommation personnelle, il faut essayer de déterminer où sont les bénéfices, où est-ce qu’ils sont investis, comment ils sont blanchis en réalité, explique Thomas Campeaux, pour cela, il faut mobiliser tous les leviers, judiciaire sous l’autorité du procureur de la République, mais aussi des leviers administratifs avec des contrôles de certains types de commerce assujettis à des réglementations particulières comme les commerces de bouche.
Une Brigade Spécialisée de Terrain existe également pour se concentrer sur les quartiers de “reconquête républicaine” de la métropole tourangelle, incluant le quartier du Sanitas de Tours, de la Rabière à Joué-lès-Tours et de la Rabaterie à Saint-Pierre-des-Corps.
Une attention portée sur le phénomène de rixes
Ces derniers temps, la ville de Tours a connu une série de règlements de compte sur la voie publique. On peut par exemple mentionner la rixe survenue lors de la nuit du Nouvel An 2025 près de la Gare de Tours où un un mineur a été grièvement blessé à la main après avoir reçu un coup de machette, ou encore le décès d’un homme de 38 ans au quartier Tonnellé à la suite d’une rixe impliquant 3 personnes le mercredi 15 janvier dernier.
Pour faire face à ce phénomène, le plan d’action départemental prévoit d’augmenter la présence des forces de l’ordre dans les zones à risque, comme aux abords des établissements scolaires aux heures de sortie et de rentrée (car bon nombre de rixes seraient provoquées entre élèves d’écoles différentes).
Une importance va également être donnée à la prévention, notamment avec des interventions dans les écoles, couplée avec une collaboration étroite avec l’Education Nationale, assurant une remontée rapide des signalements.
Une vigilance au sujet des populations “à risque”
En dernière partie de ce plan d’action, la Préfecture d’Indre-et-Loire a pour objectif d’anticiper les “situations à risques” en portant une attention spécifique à la prévention des actes de délinquance en fonction de l’âge ou de la situation administrative des individus.
En clair, sera assurer “une veille particulière sur les étrangers en situation régulière ou irrégulière et les jeunes populations (entre 13 et 17 ans) dans la commission d’infraction, y compris par l’édiction de mesures de police administrative qui peuvent se traduire, par exemple pour les étrangers en situation régulière, par l’éviction du territoire national par une mesure d’éloignement”, explique Thomas Campeaux.
Selon les chiffres donnés par la SSMSI, sur le plan national, les étrangers en situation régulière ou irrégulière représenteraient 38% des cambriolages de logement ou encore 39% des vols de véhicules. Concernant la tranche d’âge 13-17 ans, celle-ci constituerait plus d’1 vol violent sans arme sur 3.