De la lingerie au travail du fil de fer. Même en changeant d’activité, le 27 Rue des Déportés de Tours continue de faire dans l’art du détail, de la dentelle. Mickaël Delalande s’est posé là fin 2024 pour ouvrir son atelier-boutique baptisé Stolbo.
Passé par Les Ateliers de la Morinerie de St-Pierre-des-Corps, c’est désormais depuis Tours-Centre qu’il conçoit ses œuvres en fil de fer. On peut le voir travailler depuis la rue, et en poussant la porte découvrir/acheter ses animaux, figurines ou autres motifs ayant parfois demandé de longues heures de travail. « Je peux travailler dans un petit espace car je n’ai pas besoin de beaucoup de matériel » nous explique l’artisan-artiste qui confectionne la plupart de ses œuvres à l’instinct.
Ainsi, pour les personnages, il part des eux et se laisse ensuite guider pour imaginer le reste du visage ou du corps. Pour les animaux, tout se fait à partir de son imagination, sans photo. Il n’y a que pour les objets qu’il va utiliser un patron.
« Cela va faire 10 ans que je fais ça » nous glisse Mickaël Delalande sans cesser de triturer ses fils recuits ou son letton. « J’ai commencé à bricoler des emballages sur mon bureau alors que je devais faire mon site de graphiste. J’ai procrastiné. Et je me suis rendu compte que ça fonctionnait bien, alors j’ai continué. » En s’installant dans un magasin avec vitrine, le commerçant abandonne toute autre activité pour se consacrer à 100% ses créations. « J’ai le sentiment de faire quelque chose qui plait aux autres » résume-t-il.
Découvert au Free Market des Halles (un événement artisanal aujourd’hui disparu), le Tourangeau a multiplié les expos pour se faire connaître et attire aujourd’hui un public qui va jusqu’à lui suggérer des créations. C’est comme ça qu’il a récemment réalisé son premier hérisson. « J’ai toujours plusieurs projets en cours comme ça si je bloque sur l’un d’eux je peux basculer sur un autre » raconte Mickaël Delalande qui réalise certaines pièces en série, comme des poissons, mais beaucoup de modèles uniques (dont des insolites comme un emballage de Twix en fil de fer).
« Certaines pièces me prennent plusieurs mois entre la réflexion et la réalisation, d’autres seulement quelques heures. »
Pour s’inspirer, l’artisan-artiste se base sur les icones de la pop culture (un fer à cheval avec l’inscription « Pascal le grand fer » en écho avec une célèbre émission de télé), la nature (les coqs qu’il adore mais aussi des insectes) ou ce qu’il chine dans les brocantes. C’est comme ça qu’il a réalisé récemment une lampe à pétrole ou un vieil appareil photo. « Certains je les aime tellement que je n’ai pas envie de les vendre » sourit ce passionné qui ne fait que ce qui lui plait. Pour aider sa clientèle à se laisser tenter, il n’hésite pas à suggérer des mises en scène, comme poser les oiseaux de fil de fer sur des branches, « mais en général ils ont du goût et se débrouillent très bien tous seuls. »
Pour les tarifs, les prix des petites pièces débutent à 15€ et peuvent atteindre plusieurs centaines d’euros pour les plus imposantes. Des ateliers de confection sont annoncés dès janvier 2025. La boutique sera par ailleurs ouverte pour les fêtes ces dimanches 15 et 22 décembre. Et sinon, elle est accessible du mercredi au samedi.
Olivier Collet
Plus d’infos sur www.stolbo.com.