Comment conjuguer objectifs d’économies budgétaires, ambitions de réduction des dépenses énergétiques et satisfaction des besoins des commerçants ? Voilà l’équation délicate de la ville de Tours. En quelques jours, la municipalité a agacé deux blocs de boutiques. D’abord certaines situées Place de la Résistance, déçues de la fermeture rapide du parking pour installer le manège et les chalets du marché de Noël (il a été neutralisé deux semaines avant le début officiel des festivités). Et ensuite ceux du Vieux-Tours, accablés par l’absence de guirlandes dans les rues du centre historique.
« J’habite à Tours depuis 49 ans et je n’ai jamais vu ça » déplore la bijoutière Valérie Marlier, installée entre la Place Plume et la Place Châteauneuf. Avec son confrère Tony de L’Acropole, elle lance une pétition qui dénonce la suppression des décors de Noël dans le secteur. « Le service commerce nous a expliqué que ce choix avait été fait au regard des coupes budgétaires. On aurait aimés être informés en amont : on aurait pu proposer d’autres solutions comme d’installer au moins deux guirlandes par rue ou les allumer un jour sur deux » poursuit la commerçante.
« On nous met toujours sur un piédestal comme étant le poumon de la ville mais on préfère privilégier des camelots de l’extérieur plutôt que des commerçants sédentaires qui contribuent au dynamisme économique » regrette encore Valérie Marlier qui espère bien que les décorations seront de retour en 2024. « On adhère à une forme de sobriété énergétique, mais on aurait pu y réfléchir et faire autrement pour que ce quartier animé puisse conserver l’esprit de fête. Là, on ne comprend pas d’autant que les marchés de Noël ne sont pas une super réussite » conclut l’ancienne présidente de l’association Vieux-Tours Dynamique (aujourd’hui disparue).
De son côté, la mairie assume son choix de privilégier un parcours d’illuminations concentré sur un tracé entre la gare et la Loire via la Rue de Bordeaux, la Rue Nationale ou encore les sites des marchés de Noël Boulevard Heurteloup, Place de la Résistance et Place Anatole France. Il y aura aussi des illuminations dans 12 autres endroits stratégiques de la commune et une version de fête du Parcours Lumière tout de même dans le Vieux-Tours (avec flocons sur les façades historiques). Une réduction de la voilure, donc, mais pas une disparition. Néanmoins, vu le symbole, cela reste difficile à faire accepter de riverains ou d’acteurs économiques qui comptent sur les décors de fête pour attirer la clientèle.
Olivier Collet
