CHU de Tours : « on demande de l’humain, on a de l’immobilier »

Les syndicats de l’hôpital lancent une nouvelle offensive face au plan de rénovation immobilière.

Ils ne veulent pas quitter la Une… quitte à se répéter. Deux semaines après une double manifestation (à Paris et à Tours), les syndicats Sud, CFTC, CGT et FO du CHU de Tours relancent encore leur mobilisation contre les suppressions de postes qui pourraient toucher le premier employeur tourangeau dans les années à venir. Et selon eux, il y a urgence : « ça a déjà commencé avec des suppressions de postes de remplaçants, des contractuels ne sont pas renouvelés… Ca pose des problèmes en gériatrie, en urologie ou en ophtalmo. »

L’inquiétude majeure de l’intersyndicale ce sont les conséquences du plan de rénovation de l’hôpital annoncé à l’horizon 2026 avec des investissements de 640 millions d’euros et le regroupement des activités sur deux sites (Bretonneau et Trousseau) aux dépens notamment de Clocheville : « la contrepartie de ce projet pharaonique c’est de faire des économies drastiques en supprimant 350 lits et autour de 400 postes, et même jusqu’à 800 en comptant par exemple les contrecoups sur les services techniques. Ca aura aussi des conséquences régionales en touchant les hôpitaux de Chinon, Loches ou Amboise » déplorent les représentants du personnel qui ont publié deux nouvelles lettres ouvertes : pour la ministre Marisol Touraine et pour les médecins du CHU.

Ce qui semble aussi poser souci à écouter le groupe c’est le manque de communication de la direction : « on nous avait promis certains documents explicatifs hier soir que l’on n’a toujours pas reçus ce midi. On n’a pas de détails sur les conséquences de ce plan qui va accroître l’endettement de l’hôpital alors que l’on est encore en train de rembourser les constructions sur Bretonneau. »

Bilan pour l’intersyndicale, qui joue sur les mots en parallèle de ce projet de reconstruction : « on observe une certaine destruction de l’hôpital de Tours. Il y a un niveau de malaise inédit dans les services, on n’a jamais eu autant de grèves à cause des restructurations. Cette vision comptable de la société pose un problème de citoyenneté. On a de plus en plus de témoignages de soignants qui ne font plus leur tâche de façon sereine, tout le personnel est en souffrance réelle. On a une gestion d’entreprise avant celle d’un établissement de santé. On va avoir des bâtiments tout neufs mais sans personnel à mettre dedans. On préférerait des locaux moins neufs mais plus de personnel. On demande de l’humain, on a de l’immobilier. Il faut que les dirigeants l’entendent. »

Alors que le plan d’investissements pour le CHU est plutôt programmé à l’horizon 2026, les syndicats estiment que les problèmes sociaux vont commencer rapidement et sont mêmes déjà amorcées. Au total, 10% des effectifs pourraient être supprimés : « on se retrouverait avec moins de lits que l’offre privée » note une représentante. Tous espèrent déésormais des engagements de la part des élus. Nul doute qu’ils reviendront à la charge dès la nomination du nouveau locataire du ministère de la santé après les élections.

Olivier COLLET

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