La P’tite Maiz’ en pleine croissance

Créée à Tours, cette jeune marque de bière commence à s’installer dans les caves et les bars spécialisés. Ici et ailleurs.

C’est au fond d’un jardin que tout a commencé : « mes parents disaient que c’était le lieu où nous pouvions faire nos expériences avec mes frères et soeurs » explique aujourd’hui Christophe. Son expérience à lui comportait du houblon et de la levure dans les ingrédients, une grande cuve en guise d’éprouvette. Christophe a utilisé la cabane au fond du jardin pour fabriquer sa propre bière : « à force d’en déguster je me suis rendu compte qu’il y en avait de tous les styles et ça me passionnait. Le panel gustatif de la bière est presque infini. Y compris les textures. J’ai commencé à m’intéresser à la théorie, aux matières premières, aux modes de production, j’ai été sur des forums, j’ai lu des livres… et j’ai eu envie de m’y mettre en pratique. »

Tout ça, c’était en 2011. Christophe a la vingtaine, il commence à acheter tout le nécessaire sur le net (cuve, thermomètre, fermenteur…) et embarque son ami Quentin dans l’aventure : « on a commencé par 20l que l’on a fait goûter lors d’un repas de famille, un dimanche. » La boisson fait son effet et les deux Tourangeaux poursuivent sur leur lancée : « en 2013 on a créé une association, les Compagnons de la P’tite Maiz’, en référence à la maison au fond du jardin. On y brassait toute l’année et on vendait nos bières une ou deux fois par an.»

Plus le temps passe, plus l’envie de créer une véritable marque prend forme. Christophe et Quentin partent donc à La Rochelle pour se former : « un DU opérateur de brasserie à la fac des sciences et biotechnologies. C’est un équivalent bac +2 mais en un mois. On mange, on boit et on dort bière. Il y a une quarantaine d’élèves par an pour deux sessions avec Frédéric Sannier, un professeur qui a d’abord créé une option avant de l’élargir vu son succès. C’était très bien, ça nous a notamment permis de constituter notre réseau professionnel. »

Alors que Quentin part un an à l’étranger (et en profite pour visiter des brasseries comme celles de Nouvelle-Zélande), le concept de la P’tite Maiz’ s’affirme et aujourd’hui ce sont donc trois bières qui sont proposées dans les bouteilles : This is not a pils (blonde hopy pale ale, légère avec une petite amertume), In wheat wheat trust (blanche imperial wheat ale) et Goat me a stout (brune oatmeal stout, excellente). « Tous les goûts et couleurs sont dans la nature. Ce qui nous intéresse c’est de travailler les styles, raconter une histoire. » C’est notamment pour ça qu’après réflexion, le nom d’origine a été conservé et s’affiche aujourd’hui fièrement sur des verres que l’on peut remplir au Tourangeau, à Frenchy’s Burger, au Bistrot 64, au Gambrinus, chez Cuisinez-Moi, à Angers, Bordeaux, Toulouse, Paris et surtout à La Réserve, Rue Colbert : « jusqu’à fin 2015 on brassait dans le jardin mais maintenant on s’est installé au sous-sol du bar. On peut y faire jusqu’à 100l par jour. » De l’ultra-local puisque l’essentiel est consommé sur place.

Satisfait du lancement de leur entreprise, Christophe et Quentin gravissent les échelons un par un. Désormais, pour produire leurs bières, ils utilisent les unités de production d’autres brasseurs, à Pessac près de Bordeaux et en Seine-et-Marne. De cette dernière collaboration doit d’ailleurs naître prochainement une recette à deux brasseries, un mélange de savoirs et de cultures que l’on peut comparer aux crossovers des séries américaines. Une série limitée de 3 000l : « les consommateurs d’aujourd’hui sont très volages, ils ont besoin de goûter de nouvelles choses » expliquent les deux brasseurs tourangeaux qui comptent faire évoluer leurs recettes en permanence et l’indiquer sur les bouteilles via des hashtags : « dans dix ans, on aura peut-être fait 800 bières. »

Globalement, la P’tite Maiz’ soigne sa communication et sa production afin de se démarquer avec, par exemple, des étiquettes toujours différentes et réalisées par des artistes : « on fait très attention aux visuels, ça a une place importante pour nous. Nous voulons faire appel à des artistes différents et nous avions même lancé un concours. » Aujourd’hui, certains visuels décorent les murs de La Réserve ainsi qu’un tableau réalisé en live lors d’un récent événement.

L’histoire de la P’tite Maiz’ n’est qu’un exemple parmi d’autres en France où l’on compte désormais près de 1 000 brasseries artisanales : « beaucoup étaient des brassam auparavant, des brasseurs amateurs. » Christophe et Quentin sont aujourd’hui en train de passer à l’étape supérieure. Après un brassin public prévu avant la fin août à la guinguette, ils s’installeront pendant deux jours dans une ancienne ferme près de Richelieu pour un festival à base de bière, de musique et de jeux les 3 et 4 septembre à Chaveigne. « Au départ on pmensait installer notre brasserie là-bas mais nous avons besoin de plus de place. Il nous faudrait 35à à 600m². » Mais même plus grand, nos deux jeunes entepreneurs promettent que leur projet restera toujours « un truc de copains. »

Olivier COLLET

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