Julie Gaud a repris le dépôt-vente de sa mère rue Jules Favre.
C’est un peu le bazar mais dans ce genre de boutique c’est aussi la règle. Depuis 22 ans, Réplique fait le bonheur des femmes en recherche de bons plans fringues à deux pas de la Rue Nationale de Tours, au calme de la Rue Jules Favre, un coin « où l’on se n’ennuie pas » jure Julie Gaud, la nouvelle patronne des lieux. Lorsque la porte s’est ouverte pour la première fois en 1993, « il n’y avait rien autour. Puis on a vu arriver les restaurants, les agences immobilières… » raconte la jeune femme qui connait bien le secteuir depuis 15 ans, l’an 2000 coïncidant avec la fin de ses études et ses débuts aux côtés de sa mère dans le magasin. Une maman qui a aujourd’hui décidé de prendre sa retraite, de passer la main sans totalement lâcher son bébé puisqu’elle revient de temps à autre y faire quelques heures.
Quand il s’agit de parler mode, Julie est une experte : parce que dans sa famille c’est une religion et parce qu’elle a fait des études exprès, à Tours : « quand j’étais plus jeune c’était les vêtements plutôt que les cours. J’avais vraiment du mal à être assidue. » Et même encore aujourd’hui, si elle n’est ouverte que 3 matins par semaine (mardi, jeudi, samedi) ce n’est pas seulement parce qu’elle profite du début de journée pour faire sa compta mais aussi parce qu’elle n’est pas toujours du matin.
Julie est le genre de commerçante qui a la pêche, celle qui prend un verre avec les voisins dès que l’occasion se présente (le vendredi par exemple, lors de soirées qu’ils font ensemble dans le quartier). Une faculté à tisser des liens qui est essentielle pour un dépôt-vente dont l’activité repose essentiellement sur la fidélisation de la clientèle qui achète mais surtout qui vient déposer des vêtements : « à force, ce sont toujours les mêmes qui viennent nous en apporter » explique-t-elle, « celles qui déposent finissent par acheter et inversement. L’avantage pour son business : « en matière de mode, les gens se lassent vite. »
Réplique est une boutique axée sur le haut de gamme. On y trouve deux types de produits : des vêtements des deux dernières saisons dont les Tourangelles veulent déjà sotir de leur dressing et du vintage (des vieux sacs, par exemple). A écouter Julie Gaud, c’est la deuxième partie du métier qui l’attire le plus. Les vieilles pièces, c’est sa passion. Mais selon elle à Tours les filles ne sont pas encore totalement prêtes à adopter cette tendance qui cartonne depuis un moment à Paris. Il parait qu’ici on a à peu près deux saisons de retard sur la mode… Du coup les Parisiennes en vadrouille se font plaisir quand elles passent chez-nous, vu que les prix sont bien moins élevés, quatre fois moins cher pour un costume d’occasion par exemple.
Et même si plusieurs dépôts-vente sont en activité dans le centre-ville, Julie assure qu’ils ne se marchent pas sur les pieds et même que leurs responsables vont souvent les uns chez les autres pour chiner : « on a tous des styles différents, c’est ça qui est intéressant. » Celle qui se donne pour mission de « redonner une âme aux vêtements » a enfin répondu à notre dernière question : pourquoi n’a-t-elle rien pour les hommes ? Il parait que ce n’est pas trop notre genre les dépôts-vente, que l’on achète que lorsque l’on a besoin et du coup en neuf. Mais Messieurs, si vous faîtes partie de ses amis et que quelqu’un lui propose le vêtement qui vous ira bien, elle saura s’en souvenir. C’est sans doute à cela que l’on reconnait une experte.
Olivier COLLET
