Au travail, elle voit pour deux

A l’occasion de la semaine pour l’emploi des personnes handicapées, rencontre avec une entrepreneuse qui a fait le choix de travailler dans le monde du handicap.

Françoise Roingeard est du genre passionnée. Cette femme qui a aujourd’hui une cinquantaine d’années en parait quelques unes de moins quand elle ouvre la bouche et raconte son parcours et son actualité. Ancienne pharmacienne, passée par l’hôpital Bretonneau de Tours, elle a aussi servi à l’étranger avant de trouver sa nouvelle vocation dans un milieu qui fait parfois peur mais qui est pourtant indispensable : l’accompagnement des personnes handicapées au travail.

Dans des chiffres actualisés en mars 2014, on recensait 15 300 demandeurs d’emploi handicapés en région Centre, un peu moins de 10% du total, un chiffre par ailleurs en hausse de 7,5% en un an. Des chômeurs qui mettent en général plus de temps que les autres à retrouver un poste. Et pourtant, les entreprises de plus de 20 salariés sont tenues d’engager au moins 6% de travailleurs handicapés sous peine de pénalités. Ce que certaines « préfèrent » faire sciemment plutôt que de recruter un salarié handicapé. C’est dommage car on sait souvent que ces salariés, même s’ils ont besoin d’adaptations de postes, ont tendance à être très motivés dans leur tâche.

Des salariés handicapés pas au courant des aides dont ils peuvent bénéficier

C’est pour les aider à se pousser au travail que la Tourangelle Françoise Roingeard a tenté son aventure avec 1+1, une micro-entreprise qui propose aux employeurs un service d’aide humaine pour leurs salariés handicapés, notamment ceux qui ont des problèmes de vue. 4h par semaine, elle assiste ainsi une salariée d’EDF depuis plusieurs mois, par exemple pour des tâches administratives, de la lecture de documents, de l’assistance lors de web-conférences… « Pour bien aider, il faut savoir s’adapter à leur travail, être polyvalente, réactive, empathique » explique l’entrepreneuse qui voit son travail comme « artisanal ». Du coup, elle recherche bien d’autres « clients » mais ne veut pas se surcharger pour pouvoir rester à disposition de tous, le plus souvent possible.

« Je ne veux pas arriver avec une solution toute faite. Il faut construire une relation avec le salarié handicapé, établir une complicité, travailler dans la finesse. L’objectif c’est d’augmenter leur champ de compétences, les aider à gérer leur fatigue. J’invente des solutions ! » précise l’ingénieuse femme qui relève que ce type de prestation est plutôt rare ce qui implique que, souvent, les travailleurs handicapés ne sont mêmes pas au courant des soutiens dont ils peuvent bénéficier, hormis certains cadres. « Pourtant, entreprise et salarié ont à y gagner » insiste Françoise Roingeard pour conclure.

Olivier COLLET

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