En dehors des guinguettes l’été, les restaurants tourangeaux qui ont une vue directe sur l’eau ne sont pas si nombreux. En bord de Loire on citera par exemple La Cabane à Matelot de Bréhémont. Plus près de Tours, il y a également La Maison Tourangelle donnant sur le Cher à Savonnières. Situé juste après le village, séparé de la rivière par une route pas trop passante, l’établissement jouit d’une excellente réputation. Notamment grâce à sa longévité : cela fait presque deux décennies qu’il a ouvert, et si on veut y aller le week-end il faut réserver plusieurs semaines à l’avance.
Si la terrasse fait partie des atouts du lieu, la salle est tout aussi attrayante avec ses fenêtres de maison de campagne, ses tables bien espacées et sa décoration moderne. Petite musique d’ambiance discrète et service élégant/décontracté se rajoutent à ce décor pour un moment de détente pas guindé, ce qui est toujours appréciable dans une adresse de ce standing.
Et au fait, qu’est-ce qu’on mange ? Le premier menu entrée-plat-dessert débute à 57€ pour aller jusqu’à 90€ en 5 services pour la formule La Vigne. La sélection de vins fait une large place à la Loire avec en prime des bouteilles à des prix attrayants puisqu’on démarre en dessous 20€ et que de nombreuses références de qualité sont à moins de 30€. Egalement une sélection de vins au verre sans faute.
Avant notre entrée, on patiente avec une guimauve cacahuète originale ou un crémeux à l’oignon avec oignon caramélisé avant de se laisser surprendre par un gravlax de lotte accompagnée d’un céleri rémoulade et d’un crémeux champignon. Déjà l’assiette est joliment décorée, l’assaisonnement est léger, c’est gourmand. Une version subtilement upgradé d’un classique ennuyeux de nos cantines.
Pour le plat, le dressage est plus académique mais le sandre rôti et ses petits légumes cultivés à deux pas du restau brillent par la maîtrise des cuissons : un poisson bien fondant, des légumes croquants comme on les aime. En revanche, la brunoise de poire s’avère plus discrète qu’attendu. Mais le meilleur c’était bien le dessert : tartelette frangipane, mousseline chocolat et crémeux caramel. Un dressage aérien très graphique dans une belle vaisselle contrastée, des goûts tout doux, une sucrosité sans excès qui n’altère en rien la gourmandise… On en redemande !
