[Face à face] En Touraine, des agriculteurs répliquent aux « pisseurs de glyphosate »

Etude contre étude.

Entre le groupe “des pisseurs involontaires de glyphosate” et les agriculteurs de la FNSEA 37, c’est la guerre. Les premiers sont des groupes de citoyens volontaires pour un test qui a révélé la présence de glyphosate dans leurs urines (un pesticide accusé d’entraîner des cancers, et dont Emmanuel Macron souhaitait sortir totalement dès cette année, ce qui semble compromis). Ils ont déposé près de 51 plaintes contre X au tribunal en juin 2019. Une démarche visant à alerter sur la dangerosité du produit pour l’être humain.

Des agriculteurs contre-attaquaient cette semaine, en apportant au tribunal les résultats de leur propre étude, menée sur un échantillon de 11 volontaires, parmi eux 4 parlementaires, 2 sénateurs, 2 journalistes, et 2 agriculteurs. Pour Michel Vaudour, administrateur de la FNSEA 37 “on trompe le citoyen, car cette opération des pisseurs de glyphosate manipule le test dit “Elisa”, qui détecte le glyphosate. La société qui commercialise ce test précise qu’il doit être confirmé par chromatographie et d’autres méthodes. Et seul nous l’avons fait, pas les pisseurs, qui n’ont présenté que le test Elisa.”

Du point de vue des agriculteurs, les pisseurs tordent la méthodologie de test pour répondre à leurs objectifs politiques, et ils estiment avoir mené une étude plus sérieuse, aidés notamment de Joël Guillemin, pharmacien et toxicologue à l’Académie de Médecine. Étant donné la portée des tests, quelques dizaines de personnes pour les pisseurs, et onze pour les agriculteurs, il n’est évidemment pas possible d’en tirer des conclusions sérieuses. La bataille se situe donc sur le plan de la communication, les agriculteurs défendant l’innocuité de leur pratiques, en soulignant n’utiliser que le minimum de glyphosate pour éliminer les mauvaises, et ce avant de semer les céréales. Les autres dénonçant la dangerosité de cet herbicide.

Un débat complexe que résume un agriculteur souhaitant rester anonyme :

“Je pense qu’il y a beaucoup de fantasmes sur nos pratiques, évidemment on ne veut pas empoisonner les consommateurs, dont nous faisons nous même partie. Mais on ne peut se passer de ces produits actuellement, et les semences résistantes qui éviteraient l’utilisation de glyphosate sont interdites parce que ce sont des OGM dans la plupart des cas.”

Un débat difficile à trancher, rien ne semblant simple quand on regarde le problème de près. Une constatation malheureuse cependant : le combat semble se situer plus sur le terrain de la communication que de la science.

Pascal Montagne

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