Violences familiales et IVG : en plein confinement, l’afflux d’appels au Planning Familial 37

Les salariés maintiennent également le lien par écrit.

« On se débrouille, on développe des facultés d’adaptation » nous explique Camille, salariée du Planning Familial à Tours. Forcément l’association installée au Centre de Vie du Sanitas a fermé ses portes depuis le début du confinement. Mais pas question de baisser le rideau pendant cette période : sur 5 salariés, 1 reste à temps plein, 2 travaillent à 35% et deux autres à 25%. Et il y a de la demande : « Nous avons ouvert une permanence téléphonique de 14h à 17h du lundi au vendredi et nous recevons une dizaine d’appels par jour. Nous répondons également à tous les messages laissés sur le répondeur, par mail ou sur Messenger. » Car pour les personnes qui ne veulent pas ou ne peuvent pas appeler, il est possible de contacter l’association par écrit, y compris avec Facebook. Là aussi, les messages affluent.

A quoi correspondent ces messages ? « On a beaucoup d’appels pour des situations de violences conjugales » raconte Camille. Souvent des violences verbales, psychologiques ou sexuelles.

« Le fait d’être confiné.e, enfermé.e accentue les tensions. Il y a une redéfinition du couple, une cohabitation difficile. Et certaines personnes ont peur que cette violence s’installe dans la durée »

Le Planning Familial propose des médiations au téléphone afin d’arranger les situations qui le peuvent, mais surtout encourage à porter plainte parce que « même si les tensions sont normales dans un couple, toute violence est anormale ». On rappelle que le dépôt de plainte ça peut se préparer en ligne mais aussi en se rendant au commissariat ou à la gendarmerie.

Une explosion des demandes d’aide pour le recours à l’IVG

Afin d’accompagner les victimes, le Planning Familial 37 oriente les personnes vers d’autres structures comme le CIDFF ou France Victimes 37. Il reste également en lien avec la Déléguée Départementale aux Droits des Femmes, Nadine Lorin. « Il ne faut pas minimiser » poursuit Camille qui, comme ses collègues, se prépare à une recrudescence de témoignages à l’heure du déconfinement, de la part de personnes qui n’auront pas pu donner l’alerte dans les semaines précédentes.

En ce moment l’autre grande mission de l’association c’est l’aide aux femmes qui désirent avoir recours à l’interruption volontaire de grossesse : « Nous avons une explosion des demandes » nous indique la salariée, sachant que depuis quelques jours on peut exceptionnellement bénéficier d’une IVG via des médicaments jusqu’à 9 semaines de grossesse (deux mois), contre 7 semaines auparavant.

« Beaucoup de femmes nous appellent très inquiètes parce qu’elles ne peuvent pas garder l’enfant. Ce procédé permet de ne pas se déplacer, sachant que les médecins ou les sages-femmes peuvent prescrire les traitements par une téléconsultation. »

Objectif : garantir un maximum de discrétion pour les femmes qui en expriment le besoin, y compris pour des mineures. Durant la période, l’avortement par méthode chirurgicale reste également possible, selon les mêmes conditions que d’habitude.

Enfin, le Planning Familial d’Indre-et-Loire reçoit des demandes de professionnels du secteur du handicap, des éducateurs de foyers en demande de conseils pour gérer cette période particulière. Il peut aussi orienter les personnes en difficulté psychologique vers des structures adaptées. Une veille des situations de détresse indispensable en période de crise, mais l’association elle-même se pose des questions sur l’avenir. Hormis des subventions (Ville de Tours, Conseil Départemental…), le confinement la prive de ressources obtenues via ses prestations extérieures. Elle dispose pour l’instant de fonds pour tenir jusqu’à fin mai. Après, c’est l’inconnu.

Pour joindre le Planning Familial 37 : 02 47 20 97 43 ou sa page Facebook.

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