« L’avenir touristique du Val de Loire c’est l’aéroport de Tours »

Même si elle n’a quasiment plus de quoi le financer, la CCI continue à porter l’aéroport. Son président s’explique.

Sur Info Tours, on vous parle régulièrement de l’aéroport… Aujourd’hui il transporte presque 200 000 passagers par an. Cela peut paraître peu quand on sait que 200 000 personnes prennent le tram de Tours en 4 jours, mais beaucoup y voient un atout majeur pour la renommée de Tours, son développement économique et son positionnement comme porte d’entrée touristique du Val de Loire.

Résumé des épisodes précédents : une étude estime que l’aéroport de Tours rapporte 20 millions d’euros à l’économie tourangelle. Malgré une hausse des vols d’affaire en jet, c’est essentiellement la compagnie Ryanair qui assure son activité avec des vols vers Londres, Marrakech, Porto, Dublin et Marseille. Cependant, son modèle low cost est décrié d’autant qu’elle est gourmande en subventions publiques. Les élus semblent de moins en moins nombreux à avoir une opinion positive de l’entreprise et préparent son potentiel départ à la fin de son contrat, en 2023. Un autre départ sera à gérer d’ici là : celui de l’école de chasse qui décollera totalement pour Cognac en 2021, du coup l’armée ne paiera plus pour l’entretien de la piste et n’assurera plus le contrôle aérien.

On en est où aujourd’hui ? Les soutiens de l’aéroport sont nombreux, et sans doute bien plus que ceux qui n’en voient pas l’intérêt. Parmi ceux qui le jugent incontournable, le CHU de Tours afin de réaliser les prélèvements et greffes d’organes (environ 200 nécessitent un transport chaque année). En revanche, le montage financier qui permettra à la structure de poursuivre sereinement son activité dans les prochaines années n’est pas encore bouclé. Pour cela, 4 partenaires publics doivent se mettre d’accord : la région, le département, la métropole et la Chambre de Commerce et d’Industrie. Une liste à laquelle il faut ajouter la société qui exploite le site…

Un équilibre financier à trouver

La CCI Touraine fait donc partie des financeurs de l’aéroport. En théorie, elle doit verser 450 000€ par an. Sauf que son président refuse de mettre plus de 60 000€ aujourd’hui, suite à la division par deux de son budget en 7 ans. « 450 000€ ça représente 8% de notre budget actuel quand c’est entre 0,16 et 0,4% du budget des collectivités » dit son président, Philippe Roussy. Une situation annoncée en 2014 et effective depuis 2016 mais qui n’a pas encore été acceptée par les autres partenaires, ces derniers n’ayant pas annoncé de hausse de leur participation. Un accord est-il envisageable ? « Il y a des frémissements » note Philippe Roussy, sans en dire plus. Problème : 2021 et le départ de l’école de chasse c’est presque demain, quand on connait la lenteur traditionnelle des administrations…

A quand d’autres compagnies ?

« L’aéroport est un sujet politique » poursuit le président de la CCI qui le soutient « des deux mains. » Selon Philippe Roussy, « c’est un axe de développement de la métropole. Certainement l’avenir touristique du Val de Loire. Si l’on veut faire venir des touristes en masse, ce ne sera pas par le rail et la route. Il faudra bien un point d’entrée par avion. » Objectif : passer de 200 000 à 400 000 passagers annuels. « Les 200 000 passagers supplémentaires seront forcément des étrangers ce qui justifiera le maintien de l’aéroport qui serait le seul à ce niveau dans le Grand Ouest, en dehors des grandes métropoles. Il faut donc repenser complètement l’organisation de l’aéroport, c’est le moment de le faire et je suis confiant. »

L’interview intégrale du président de la CCI est à lire sur 37 degrés

Selon Philippe Roussy, cela passera forcément par l’arrivée d’autres compagnies : « l’absence de concurrence n’est pas saine. Il faut une certaine émulation et des compagnies qui ne demanderont pas forcément la présence de contrôleurs aériens à l’inverse de Ryanair qui l’exige. Mais il y a d’autres low cost qui fonctionnent sans. L’idée qu’il y a derrière, c’est de développer le tourisme de manière significative avec des moyens courriers. Il faut réussir à séduire les asiatiques, par exemple en passant des accords avec des hubs européens. On peut ainsi imaginer une semaine dans le Val de Loire au départ de Berlin… »

Olivier Collet

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