Environnement : ce qu’Emmanuel Macron est venu dire à Montlouis-sur-Loire

Le candidat à la présidentielle était en Touraine ce vendredi.

Avant de passer plus d’1h30 à dédicacer son livre Révolution aux Atlantes de St-Pierre-des-Corps (photo), Emmanuel Macron a fait une halte de près de 2h à Montlouis-sur-Loire ce vendredi, sur le Domaine de la Bourdaisière. Au lendemain de la présentation de son programme économique lors d’une interview avec l’association WWF, le candidat à la présidentielle d’En Marche et ancien ministre de l’économie est venu répéter son message dans ce petit coin de campagne tourangelle qui abrite le Conservatoire de la Tomate et une ferme d’avenir d’1,4ha engagée dans la permaculture. Proposé par l’équipe locale de son mouvement, ce déplacement s’est fait avec – naturellement – les médias à ses basques mais aussi l’ancienne ministre de l’environnement Corinne Lepage.

Après avoir visité les serres, rencontré les maraîchers, Emmanuel Macron a présenté son programme environnemental, écologique et agricole pendant un bon quart d’heure. En voici un condensé : « Nous sommes là dans cette belle ferme expérimentale et ce Conservatoire de la Tomate inspiré par la permaculture car c’est une belle façon d’illustrer l’un des axes sur l’agroécologie que nous voulons développer. J’ai vu des gens passionnés et passionnants en train de construire un nouveau modèle convaincant qui doit avoir sa place dans notre économie. »

Le candidat a poursuivi en faisant un constat : « On ne peut pas continuer à produire et consommer comme on le fait aujourd’hui. C’est un fil rouge de mon projet, tout comme la transition numérique. C’est à la fois un devoir mais c’est aussi pertinent sur le plan social car il y a des inégalités profondes du fait des inégalités écologiques. Les ménages les plus modestes sont aussi ceux qui dépensent le plus pour chauffer leur maison ou pour circuler et qui sont le plus victime des conséquences de la pollution. »

Emmanuel Macron a ensuite formulé ses propositions : « le premier objectif c’est la sortie des énergies fossiles, donc fermer les centrales à charbon en 5 ans mais en accompagnant leurs salariés. Il n’y aura pas non plus de nouveau permis d’exploitation de puits d’énergie fossile. » Des indemnisations seront prévues pour les projets en cours en Guyane. Concernant l’électricité, « ce n’est pas bon que 75% de notre électricité dépende du nucléaire. A l’horizon 2025 ce devra être 50%. Nous devons avoir une stratégie autour du renouvelable avec 30 milliards d’investissements privés. Pour cela il faudra accompagner les acteurs. Il ne faut pas qu’il pense que l’on fait contre eux. » En revanche il ne précise pas le mécanisme et ne dit pas s’il faudra fermer les centrales nucléaires (celle de Chinon est par exemple vieillissante). Rappelons qu’en 5 ans, François Hollande n’a fait qu’enclencher le processus de fermeture de Fessenheim.

L’ancien ministre de l’actuel président a ensuite développé ses idées pour une « écologie du quotidien » : « il faut que l’on fasse la transition du diesel dans la mobilité, on rapprochera la fiscalité du diesel de celle de l’essence. » Parmi les mesures proposées : une prime à la conversion de 1 000€ pour l’achat d’un véhicule essence, hybride ou électrique. Autre ambition : « Dans la restauration publique et privée (hôpitaux, écoles et entreprises), il faudra une alimentation avec 50% de produits qui viennent de l’agriculture bio et locale. » Sur le logement : « il faudra faire 500 000 rénovations par an. Supprimer un million de logements en classe énergétique G sur le quinquennat soit 200 000 par an. » Emmanuel Macron veut aussi transformer le contrat de plan Etat-région en contrat de transition pour accompagner les transformations sur les territoires.

Puis, sur l’agriculture : « 5 milliards seront dédiés aux exploitants pour qu’ils modernisent leurs structures afin qu’elles soient plus efficaces. 200 millions d’euros serviront pour rémunérer les services environnementaux afin d’aller vers le bio, ou en valorisant leurs déchets différemment » plaide le candidat. « Les agriculteurs ne demandent pas des subventions mais de vivre dignement de leur travail. Il faut une stratégie pour un juste prix de rémunération, que les organisations de producteurs puissent êtres représentées pour défendre leurs intérêts auprès des distributeurs. Si les distributeurs prennent la totalité du pouvoir on tire les prix vers le bas. Il faut garantir un prix de référence aussi aux agriculteurs européens et français. » Citant l’exemple des vigneron, Emmanuel Macron a plaidé enfin pour un soutien à l’innovation afin de réduire l’emploi des pesticides.

Reste maintenant à comprendre ce que signifie exactement le terme accompagner employé en continu par Emmanuel Macron (baisses de charges ? Avantages fiscaux ?). Si l’incitatif primera donc sur la réglementation (avec le risque d’avoir du mal à convaincre les acteurs de s’engager). Et comment seraient financées les différentes aides évoquées.

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