L’association s’interroge sur les motivations de cette baisse de 67% de sa subvention annuelle versée par la Ville de Tours. La mairie a répondu en fin de semaine.
Quelques jours avant le vote du budget 2015 de la Ville de Tours, le maire et deux de ses adjoints avaient présenté ses grandes lignes et fait de la pédagogie : à cause des difficultés financières de la commune, les subventions aux associations sont réduites de 800 000€ (sur un budget de 20 millions) soit environ -3,5%. Sauf qu’entre les structures qui voient leur enveloppe maintenue et celles qui doivent affronter une baisse de 67% il y a manifestement un fossé. Ce mercredi, stupéfait, le Planning Familial 37 a tiré la sonnette d’alarme en alertant tous les médias tourangeaux : sa subvention annuelle versée par la mairie et bloquée à 9 000€ depuis des années est subitement tombée à 3 000€ pour 2015, soit -67%.
Isabelle Tabary, l’une des 5 salariés de l’association dans le département, explique son incompréhension : « On s’attendait à une baisse et c’est normal de participer à l’effort d’économies collectif. Mais là on est surpris. On espère qu’il s’agit d’une erreur d’autant que Serge Babary s’est toujours prononcé en faveur des droits des femmes. On cherche donc à savoir pourquoi cette baisse est si importante, et quel est le message ainsi envoyé par la municipalité ».
Des actions bientôt annulées ?
La structure qui compte 250 bénévoles et organise plusieurs dizaines d’actions chaque semaine ne monte donc pas encore sur ses grands chevaux et ne veut pas lancer de polémique politicienne trop vite mais reste méfiante… « On a écrit aux élus. On ne comprend pas d’autant que l’on a été voir les adjoints dans leurs bureaux pour leur exposer nos projets et que cela s’est très bien passé. »
Isabelle Tabary poursuit : « Certes, notre budget total est de 300 000€ avec environ 25 financeurs différents (Conseil Départemental, Conseil Régional, CAF, Tour(s)Plus, Harmonie Mutuelle…) mais c’est à peine suffisant pour maintenir nos actions. Notre situation est fragilisée depuis plusieurs années, depuis que nous avons subi une forte baisse de nos subventions de 80 000€ il y a 4 ans. On a baissé nos charges mais nos comptes ne sont pas à l’équilibre » détaille l’assistante administrative qui note que l’association n’a plus de trésorerie suffisante pour faire face aux coups durs et risque donc de devoir renoncer à certaines actions au bénéfice des femmes ou des ados en difficulté si elle ne récupère pas ces 6 000€ représentant 2% de son budget. D’autant que d’autres baisses de subventions ne sont pas à exclure, tous les autres organismes n’ayant pas encore bouclé les dossiers de 2015.
Olivier COLLET
La mairie répond :
Après avoir reçu le directeur du Planning Familial en milieu de semaine, Serge Babary déplore ce début de polémique et l’ampleur qu’il a pris. Le maire a expliqué que cette baisse de subvention était notamment dûe au fait que l’association n’avait pas déposé de dossier pour obtenir des crédits de la part de la commission « sécurité », en plus de ceux qu’elle demande aux commissions « solidarité » et « santé ». Sur ces deux derniers points, en demandant 4 000 et 2 000€ elle en a obtenu 2 000 et 1 000 (ce qui fait tout de même deux fois moins). La ville est donc claire : il n’est pas question de polémiquer autour d’une sanction politique envers le Planning Familial, ce n’est pas du tout le cas. Ainsi, si l’association fait une demande de subvention à la commission sécurité, il n’y a manifestement aucune raison que celle-ci ne lui soit pas accordée « on verra en fonction du projet » précise juste Olivier Lebreton, l’adjoint chargé de ce dossier. Fin du sujet ?
