C’est une boutique amboisienne qui se trouve pile sur le chemin des touristes, au 40 Rue Nationale. A l’intérieur, Pascal Lefèvre vend des couteaux artisanaux fabriqués en France aux côtés de son associée Bérengère Leprat Gasiorowski qui fabrique des bijoux en pierre. Depuis l’été 2023, le magasin propose un nouveau produit : Le Léonard, un couteau au label local.
« Un couteau local, on me le demandait tout le temps mais ça n’existait pas » explique le commerçant. Il est vrai que les seuls couteaux tourangeaux que l’on trouve en série sont fabriqués du côté de Chinon, à l’autre bout du département. Avec Le Léonard, Pascal Lefèvre propose désormais un produit qui fait écho à l’histoire de la ville et de son illustre personnage, mort sur le territoire de la commune et dont on peut toujours visiter la demeure (Le Clos Lucé).
Pour le concevoir, l’artisan a fait appel à un fabricant de lames de Thiers, ville emblématique de la coutellerie française. Le bois du manche est lui composé d’olivier, en écho aux racines italiennes de l’artiste de la Renaissance. Une fois livré à Amboise, ce manche est sculpté par Richard Stobiena qui a élaboré un design spécifique. Pascal Lefèvre se charge ensuite du montage et de la touche finale : un liseré bleu entre la platine métallique et la plaquette, « la couleur préférée de Léonard ».
Edité à 30 exemplaires cet été, l’objet a vite eu beaucoup de succès. 50 nouvelles pièces vont bientôt sortir de l’atelier. Un plébiscite qui ne surprend pas le commerçant : « Léonard c’était un devin, un génie. Tout ce qu’il a fait c’est impressionnant. Quand je vais au Clos Lucé, j’en ai des frissons. » Ce projet est aussi un bon moyen de fêter les 10 ans de la boutique de Pascal Lefèvre, ancien cheminot qui a passé 40 ans à la SNCF (il a débuté à 14 ans au début des années 70 via un contrat d’apprentissage en menuiserie). Ce magasin est donc son projet de retraite.
Comment c’est arrivé ? « J’ai toujours eu des couteaux » raconte l’Amboisien. Mais de là à en vendre… L’idée lui est venue après la rencontre d’un autre ex-cheminot qui en vendait dans le Sud. « C’est devenu un ami, il ma présenté les personnes avec qui travailler et celles avec qui ne pas travailler » raconte Pascal Lefèvre qui met aujourd’hui un point d’honneur à ne passer commande qu’auprès de petits artisans. « Au départ j’étais sur les brocantes et dans les galeries marchandes, puis en boutique éphémère deux étés de suite. C’était un carton et on m’a proposé de reprendre le bail. A force, on devient casanier » résume-t-il déterminé à poursuivre l’aventure.
Olivier Collet
Article publié pour la première fois le 27 septembre 2023.