Mal au dos au travail ? L’éclairage d’un expert ligérien

Ils concernent 20% des arrêts de travail.

Ce jeudi, la CARSAT Centre-Val de Loire (un organisme qui s’intéresse aux questions de retraite et de santé au travail) reçoit des employeurs aux Fontaines pour parler d’un gros soucis : le mal de dos. 70 sociétés seront rassemblées, l’occasion de poser 5 questions à Sébastien Sant-Chely, ingénieur conseil et spécialiste de la prévention des risques professionnels…

 

Le mal de dos au travail est-il un phénomène d’importance ? Quels types de postes sont concernés ?

Les lombalgies (terme médical pour évoquer le mal de dos) représentent un accident du travail sur cinq. Au total, en France, 11,4 millions de journées de travail sont perdues chaque année en raison d’un accident du travail, de trajet ou d’une maladie professionnelle liés à des lombalgies. Cela représente 53 000 emplois à temps plein, soit environ l’équivalent de 80% de la population active de Tours !

Les secteurs du commerce, bâtiment, transport et logistique, gestion des déchets, ainsi que de l’aide et des soins à la personne, présentent un nombre d’accidents de travail pour lombalgie plus important que les autres secteurs.

Si l’on a mal au dos au travail, est-ce parce que son poste est mal adapté ou que l’on ne se met pas dans de bonnes positions ?

Les lombalgies ont généralement une origine multifactorielle et s’expliquent donc par de multiples facteurs de risques : liés au travail (manutentions, vibrations du corps entier, travail physique dur, postures contraignantes, chutes et effort de rattrapage de chute) et liés à la vie de tous les jours (lésions communes des tissus tels que contractures et micro-déchirures musculaires qui cicatrisent spontanément). Ces facteurs de risques existent dans de nombreuses professions.
 

Que faire face à un mal de dos ?

En cas de mal de dos persistant, il est important de consulter son médecin traitant pour une bonne prise en charge. Dans le cas de la lombalgie commune, l’activité, qu’elle soit physique ou professionnelle, est essentielle pour récupérer et prévenir les rechutes. Il est recommandé de continuer à bouger dans la vie de tous les jours : c’est la meilleure façon d’évoluer vers la guérison. A l’inverse, l’immobilisation et le repos sont des facteurs de risque d’évolution vers une forme chronique. Pour permettre le maintien de cette activité compatible avec l’état de santé, il peut être nécessaire de soulager la douleur. Pour ce faire, le médecin traitant pourra prescrire le cas échéant les médicaments les mieux adaptés à l’état du patient.

La lombalgie commune est très souvent d’origine musculaire : pour prévenir le risque de passage à la chronicité, les muscles du dos doivent être étirés et renforcés, les articulations doivent être mobilisées. Le maintien ou la reprise du travail font partie du traitement.

Quelles peuvent être les conséquences à moyen et long terme d’une souffrance lombaire ?

La lombalgie se caractérise par une gêne modérée à des douleurs intenses, au niveau des vertèbres lombaires, dans le bas du dos. La lombalgie commune correspond à des douleurs lombaires d’origine mécanique. Les causes peuvent être multiples : contracture ou micro-déchirure musculaire, lésions des ligaments. C’est la lombalgie la plus fréquente. Les lombalgies communes disparaissent en quelques jours pour la majorité, et en 4 à 6 semaines dans la plupart des cas. Lorsque la lombalgie devient chronique ou évolue vers une forme chronique, c’est-à-dire lorsque les douleurs et la gêne fonctionnelle persistent après 3 mois, il en résulte un risque de désinsertion sociale et professionnelle compte-tenu des conséquences qu’elle entraîne : douleurs invalidantes, peur de bouger, arrêts de travail, sentiment d’inutilité….

Les entreprises ont-elles pris conscience du problème ? Que peuvent-elles faire et que doivent-elles faire ?

Les employeurs sont conscients du problème. Un tiers des employeurs interrogés relèvent au moins un cas de lombalgie liée au travail dans leur entreprise. De plus, pour les entreprises, la lombalgie d’un salarié entraîne des conséquences importantes qui pèsent sur les performances de l’entreprise : désorganisation du travail et de l’entreprise, retards de production, nécessité de remplacement, perte de productivité….

Pour faire face au mal de dos au travail, les entreprises doivent enclencher une double démarche pour réduir les risques collectifs d’une part et une démarche individuelle destinée au salarié lombalgique pour adapter son poste de travail, lui permettre de continuer à travailler, ou a minima, limiter la durée de l’arrêt de travail. Elles peuvent aussi nous contacter.

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