La question a été soulevée par l’opposition municipale.
Depuis son élection à la mairie de Tours, Serge Babary place le développement des relations internationales dans ses priorités. Après la Chine et les Etats-Unis lors de la dernière Foire de Tours ou encore le Portugal cet été, la Hongrie et le Japon sont au programme la même semaine. Mais la réception de pèlerins hongrois, qui plus est à l’Hôtel de Ville, chagrine l’opposition pour des raisons de laïcité : « Même si nous n’ignorons pas les liens qui existent entre les Villes de Tours et de Szombathely (d’où viennent les pèlerins, ndlr), ville natale de Saint-Martin, nous contestons votre choix d’accueillir lors d’une cérémonie officielle en mairie une délégation à caractère religieux » explique le groupe Tours 2020 dans une lettre ouverte.
Il poursuit en soulignant aussi que la Hongrie n’est pas un pays avec qui il est bon de s’afficher en ce moment… « Construction d’une ‘clôture anti-migrants’ à la frontière serbo-hongroise, projet d’extension de cette même clôture le long de la frontière avec la Roumanie, arrestation des réfugiés tentant d’entrer en Hongrie en dehors des points d’entrée officiels – la politique menée par le gouvernement de Monsieur Orban est contraire aux valeurs de l’Union européenne dont la Hongrie est pourtant membre. Ses propos xénophobes et ses actes tranchent singulièrement avec ‘l’esprit martinien’ que vous évoquiez encore récemment au sujet de l’accueil des réfugiés en Europe et dans notre pays. »
Il est cependant bon de noter que la ville n’en fait pas « des caisses » autour de l’accueil de cette délégation de pèlerins avec en plus le maire de leur ville et l’ambassadeur hongrois. Pas de drapeau sur la place Jean Jaurès par exemple, alors que cela avait été le cas lors de la Foire (certes, l’événement était aussi plus long). Et puis tout cela reste cohérent avec la volonté de la mairie d’appuyer fort sur St Martin sur lequel elle compte beaucoup pour rayonner en attirant de nombreux touristes l’an prochain. Y compris, sans doute, de Hongrie. Et on sait bien que la diplomatie passe parfois par quelques compromis pour protéger les intérêts économiques, notamment… Sur ce point, ce n’est sans doute pas François Hollande qui dira le contraire (cf. l’enquête de Cash Investigations en cette rentrée).
O.C.
