Les Verts encouragent le maire de Tours…

…à faire plus pour le social et le développement durable.

Alors que Serge Babary affirme que 46% de ses engagements de campagne sont tenus ou en bonne voie pour l’être un an après son élection comme maire de Tours, ses opposants Verts ne sont (sans surprise) pas trop de cet avis. Pour Emmanuel Denis (celui des 3 conseillers écolos que l’on entend le plus souvent en conseil municipal), « seuls 10% ont été réalisés ». Pour autant, plus que dans une opposition radicale, il préfère pointer les points utiles du programme UMP-UDI que l’équipe Babary a choisi de reporter. Son plus gros souci est donc que l’équipe municipale n’a pas le sens des priorités et relègue les mesures sociales ou environementales au second plan.

Emmanuel Denis le démontre par l’exemple en évoquant l’aspect sécuritaire : « Serge Babary a renoncé à renforcer les effectifs de la police municipale et à favoriser les mesures de prévention (recrutement de parents-relais, mise en valeur des talents dans les quartiers, création d’un service municipal d’aide aux devoirs, service municipal d’éducation au civisme…). Mais il persiste à vouloir doubler le nombre de caméras de surveillance ce qui n’est pas une solution. Oui la ville de Tours, 19ème ville de France, est la 153ème en nombre d’actes de délinquance mais si rien n’est prévu pour la prévention, avec les problèmes de hausse des inégalités, cela va engender du repli sur soi ou d’autres problèmes. »

« Le périphérique ne sera jamais bouclé »

S’il reconnait la présence très importante du nouveau maire sur le terrain, Emmanuel Denis n’en reste pas moins déçu par sa méthode : « il avait évoqué la création d’un groupe de travail sur la question de l’urbanisme. On pouvait donc s’attendre à une implication de la population mais en fait il s’agira seulement d’un groupe d’experts qui viendra présenter ses travaux devant les Conseils de Vie Locale (CVL). Idem sur le sujet du Haut de la Rue Nationale où il aurait pu faire appel à un jury citoyen pour choisir le projet architectural. » Il l’encourage donc à faire plus de démocratie participative.

Sur un des sujets chers aux écologistes – les transports – Emmanuel Denis a aussi de l’amertume : « en un an, la commission des transports ne s’est réunie que deux fois. Le maire évoque une étude pour la création de plages de stationnement gratuit en centre-ville ou la gestion du dernier kilomètre, mais elles ne sont toujours pas financées. Après l’accident mortel de la Tranchée, il faudrait aussi revoir la sécurité aux abords des 60 écoles de la ville pour envisager plus de signalisation ou des ralentisseurs. » Sur le dossier du périphérique, il ne croit désormais plus du tout à son bouclage (de toute façon, il est contre) : « aujourd’hui, qui pourrait investir 200 millions d’euros ? De plus il faudrait recréer de nouvelles zones humides. La seule chose qui se fera c’est des travaux au niveau du point de congestion de St-Cyr-sur-Loire ».

Economiser 3,5 millions par an grâce à la rénovation énergétique

Emmanuel Denis embraye ensuite sur le développement durable, secteur où le bilan de Serge Babary est, selon lui, « pire que tout » alors qu’il maintient que c’est un axe fort pour la création d’emploi ou pour faire des économies : « on pourrait prévoir un plan d’investissements pour faire des économies d’énergie sur les bâtiments de la ville. La facture annuelle est actuellement de 7 millions d’euros, on pourrait la diminuer de moitié ce qui allégerait les charges de la ville de 10%. Avec un coût estimé de 70 à 80 millions d’euros, ça ne se fera pas tout de suite. Mais si l’on en fait une priorité, c’est réalisable en un ou deux mandats. »

EELV s’insurge aussi de la déclaration du maire qui estime qu’il n’y a pas assez de fournisseurs pour proposer plus de bio pour les cantines. « Le privé y arrive, pourquoi pas le public ? » s’interroge Caroline Deforge. « Si demain la ville choisit de faire 50% de bio, ça suscitera des vocations chez les agriculteurs, 25 supplémentaires c’est réalisable dans le mandat et ça suffirait à répondre aux besoins. On pourrait aussi créer une régie municipale agricole, comme à Toulouse » renchérit son collègue.

Estimant enfin que la municipalité actuelle « manque de stratégie financière », Emmanuel Denis et Caroline Deforge s’inquiètent du recul social des élus avec notamment la fin de la gratuité de la cantine scolaire pour les plus démunis : « cet argent que les familles devront dépenser, ce sera au détriment d’autres dépenses essentielles dans un budget déjà serré ». Ils redoutent par ailleurs d’autres fâcheuses décisions dans les semaines qui viennent. Bref les Verts jouent les inspecteurs des travaux finis. Emmanuel Denis ne cache d’ailleurs pas qu’il rencontre régulièrement les différents services de la ville afin de prendre en considération tous les sujets. Et préparer, déjà, la campagne de 2020.

Olivier COLLET

Et à Tour(s)Plus ?

Egalement élu à la communauté d’agglomération, Emmanuel Denis estime là aussi qu’elle manque d’ambitions ou encore que son fonctionnement n’est pas démocratique : « tout est décidé en bureau des maires. Il n’y a même pas de commission des finances permettant à l’opposition de dire si quelque chose ne va pas avant le débat en conseil communautaire. »

De plus, il estime que l’intérêt général est bien souvent bafoué au profit de l’intérêt de telle ou telle commune, que l’agglo devrait s’engager dans un plan de promotion des énergies renouvelables (au lieu de faire simplement de petites actions ponctuelles comme l’ajout de panneaux solaires sur le toit d’une école). Il propose enfin que des structures comme l’Opéra de Tours ou le Musée des Beaux-Arts passent sous gouvernance de Tour(s)Plus afin que toute l’agglo participe à leur (gros) financement, et non plus seulement la ville de Tours.

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