Rencontre avec Andrew Hobson, celui qui a pensé le Haut de la Rue Nationale

L’architecte des deux hôtels qui verront le jour fin 2018 se confie sur son travail.

En présentant le projet détaillé du Haut de la Rue Nationale ce samedi 18 avril, le maire de Tours Serge Babary a rendu hommage à l’un des architectes qui bûche sur ce chantier depuis 4 bonnes années : Andrew Hobson, l’homme à l’origine de l’opéra de Shanghai au milieu des années 90. Présent pour l’inauguration de la maison du projet, cet anglais membre du cabinet Arte Charpentier est un spécialiste des hôtels (le Méridien de Nouméa en Nouvelle Calédonie, c’est lui), des centres commerciaux ou encore de la réhabilitation de quartiers (il travaille par exemple autour de la gare de Versailles Chantiers en région parisienne). En s’investissant sur le projet des deux Hilton de Tours qui devraient accueillir leurs premiers clients fin 2018, il est donc en plein dans son domaine.

Objectif : achever la reconstruction d’après-guerre

Andrew Hobson explique dans un premier temps le travail très technique qu’il a dû faire pour Tours, à savoir jongler avec toutes les réglementations, notamment celle spécifique aux secteurs sauvegardés. « Ce projet devait s’inscrire dans une certaine volumétrie. Nous avons travaillé avec les architectes des bâtiments de France pour qu’il s’intègre au mieux à l’échelle du territoire, de la ville et du quartier. » Parmi ses objectifs : terminer le travail de reconstruction stoppé dans les années 50, faute de moyens financiers dans cette période d’après-guerre. « Il fallait redonner du sens au travail de Pierre Patout. Ces hôtels ont trois visages : un aspect monumental, un corps en pierre et un retour vers le coeur d’ilôt qui fait le lien avec le quartier. »

L’achitecte britannique s’est aussi attaché à concevoir des bâtiments durables : « c’était important de ne pas faire une architecture de mode, que ces hôtels soient pérennes. D’où cette architecture pure et lisse, avec des matériaux de première qualité. Nous allons aussi utiliser la sérigraphie pour donner un aspect homogène au verre dans les tours. Montrer l’évolution du quartier grâce au graphisme sur les façades. »

« Accompagner le renouvellement en douceur »

Andrew  Hobson est par ailleurs conscient que les deux tours prévues aux extrémités des hôtels ont une symbolique particulière ici : « Ce sont des petites tours. Il ne fallait pas aller plus haut que l’église St Julien pour la mettre en valeur, l’accompagner sans avoir à lutter contre elle. On a donc fait une vaste recherche de formes, de volume et de hauteur pour accompagner le renouvellement en douceur. C’était important de faire quelque chose de symétrique, de respecter ce que pensait Patout qui avait fait, sur ses croquis, des tours pour l’entrée de la ville. Les hôtels, de gamme différentes, n’auront donc pas les mêmes plans mais un aspect extérieur semblable. Il faut enfin un mariage, un tissage, entre l’existant et le moderne. »

Cette rencontre est enfin l’occasion de mieux connaître l’homme qui a fait sa thèse sur l’architecte tourangeau Victor Laloux et découvert notre ville « [qu’il] aime beaucoup » il y a plus de 30 ans : « je me suis toujours intéressé à des projets en ville. Une ville se construit sur elle-même. Nous sommes dans une démarche pour la réponse appropriée, ancrée dans l’histoire de la ville. Je suis un architecte contextuel. Ce que je dessine n’est pas jetable, c’est fait pour durer. Cela doit par ailleurs être évident, avoir un lien culturel social et architectural avec le lieu dans lequel c’est situé. »

Olivier COLLET

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