C’est une complainte que l’on entend souvent à Tours : malgré la guinguette et sa riche programmation estivale en accès libre, la ville manquerait d’un grand événement culturel gratuit et populaire. Ici on n’a pas le Festival de Loire d’Orléans autour des bateaux, ou La Folle Journée de Nantes. Une critique encore renforcée depuis la disparition du festival Rayons Frais consacré aux arts de rue, ou encore à la suite de la disparition du Florilège Vocal qui organisait des concerts en plein air.
Face à ces doléances, la mairie de Tours a ponctuellement réagi, organisant par exemple deux grandes déambulations artistiques après la crise Covid. Elle tente une autre expérience en 2025 avec la création de Murs de Loire, un festival de street art organisé par l’association Le M.U.R Tours, celle qui chapeaute la programmation de la fresque située au pied de la Tour Charlemagne.
Réalisé avec l’aide de fonds publics et privés, l’événement vise à inviter une dizaine d’artistes qui réaliseront des œuvres monumentales du 7 au 13 juillet. « Des œuvres magistrales » promet même la présidente de l’association Le M.U.R Tours, Béatrice Jaillon-Bihan. Elles seront réalisées « par des artistes locaux ou non » et réparties « sur des murs, des ponts, des bâtiments… ».
La liste exacte des emplacements de Murs de Loire n’est pas encore dévoilée. Le programme total ne sera pas dévoilé avant juin… mais on sait que deux fresques seront placées à St-Pierre-des-Corps. L’Architecte des Bâtiments de France a donné son accord pour la réalisation d’œuvres dans le Vieux-Tours. Et l’événement se déclinera aussi en dehors de l’agglo avec des créations programmées dans le village de Pernay et dans la ville d’Amboise.
A chaque fois, il s’agira d’œuvres pérennes. La période du 7 au 13 juillet sera donc uniquement consacrée à la réalisation des fresques, avec invitation du public à découvrir le travail des artistes et graffeurs. Une soirée de clôture sera programmée le dimanche 13 juillet à la guinguette de Tours.
Murs de Loire est présenté comme « le premier festival dédié au street art extérieur en centre-Val de Loire ». Il capitalise sur le succès du mur éphémère de la Tour Charlemagne mais aussi sur celui du parcours artistique La Clinique du Street Art proposé dans l’ancienne clinique Saint-Gatien (plus de 50 000 entrées) et actuellement sur la forte attirance pour l’Hôtel Colors, un ancien hôtel transformé en musée en attendant sa transformation en appartements (déjà 10 000 entrées). On ne manquera pas non plus d’évoquer le succès annuel de Graffeurs au Château à Crissay-sur-Manse.
« Nous voulons poursuivre cet élan » expliquent le maire de Tours Emmanuel Denis et son adjoint à la culture Christophe Dupin qui ont aussi poussé ces dernières années pour la réalisation de plusieurs projets d’art urbain dont deux grandes fresques près de la gare ou celles peintes récemment sur les murs de plusieurs immeubles dans le quartier du Sanitas.
Olivier Collet
