Ce mercredi 26 février, les syndicats enseignants manifestaient devant la préfecture d’Indre-et-Loire dès 17h pour alerter les autorités et le grand public sur le projet de carte scolaire 2025 dans le département. C’est chaque année la même rengaine : pendant l’hiver, l’Inspection d’Académie prévoit un projet de répartition des moyens pour la rentrée à venir. C’est-à-dire concrètement qu’elle ouvre ou ferme des classes selon le nombre d’élèves attendus dans les écoles. Elle peut aussi décider de transférer des postes des établissements vers les brigades de remplacement ou d’autres types d’emplois.
Ce grand plan est cadré par l’Etat qui calcule le nombre de profs nécessaire selon la population d’enfants du département. En Touraine elle baisse, donc le territoire doit « rendre » trois postes au ministère pour 2025. Comprenez : cette année il y aura plus de fermetures de classes que d’ouverture.
Un premier projet a ainsi été dévoilé par les syndicats avant les vacances de février, révélant l’hypothèse d’une cinquantaine de classes supprimées. Une vingtaine de créations sont annoncées en parallèle. Immédiatement, des levées de bouclier ont eu lieu dans les communes concernées par des pertes de profs : le maire de Saint-Avertin a été l’un des premiers à s’en émouvoir, suivi du maire de Tours ou de la mairie de Joué-lès-Tours.
Dans les écoles, des mobilisations ont également commencé à s’organiser, prenant de l’ampleur avec la reprise des cours après les congés hivernaux. Ainsi, ce lundi 24 février, ce sont les parents d’élèves de l’école Paul Fort de Tours-Nord qui ont organisé une manifestation devant leur établissement, redoutant la disparition d’une classe en septembre.
« Aujourd’hui on a une moyenne de 20 élèves par classe et on passerait à 25 élèves ce qui est entendable selon l’Inspection d’Académie mais cela néglige la livraison de logements à venir d’ici quelques mois autour de la Rue de Suède » relève Adeline Legruiec, représentante des familles et à l’initiative d’une pétition qui approche les 500 signatures. Elle redoute ainsi des sections à 27-28 élèves, voire un double-niveau CP/CM2 qui créerait un très grand écart entre les enfants dans une même pièce. Le syndicat FO soutient ces revendications et les a portées lors de son rassemblement tourangeau ce mercredi.
« Oui le niveau est bon en général mais c’est parce que les effectifs sont à 20 en moyenne et que l’équipe peut avoir du temps individuel pour les enfants qui ont des besoins » argumente Adeline Legruiec qui redoute une dégradation des conditions d’enseignement : « Nous avons de plus en plus d’enfants en difficulté, un élève handicapé n’a pas encore d’AESH attitrée » liste-t-elle pour expliquer que, selon elle, tout n’est pas rose dans cet établissement.
Le député écologiste de Tours Charles Fournier a également pris position pour ce combat, fournissant aux parents d’élèves les contacts nécessaires pour tenter d’amplifier la mobilisation. « On sait que l’Inspection d’Académie n’aime pas quand on fait du bruit, que plus on se mobilise, plus ils ont des facilités à reculer. On l’a déjà fait en 2022 » affirme la maman tourangelle qui envisage déjà une nouvelle manifestation à l’école dès ce vendredi, ou de participation à une grande mobilisation départementale programmée début mars.
Autre école en acrion : Jules Ferry à Montlouis où les parents s’offusquent de leur rendez-vous avec l’administration : « Espérant un échange constructif, nous avons été confrontés à du mépris et de la condescendance. Nos arguments ont été écartés, et il nous a été affirmé que « les enfants ne souffrent pas, seuls les parents s’inquiètent ». »
Une manifestation aura lieu lundi.
Olivier Collet