Une économie de 1,4 million d’euros et -17,4% de consommation depuis septembre 2022. C’est le bilan affiché par la ville de Tours qui souhaitait réduire sa facturé énergétique.
Depuis le lancement de son Plan de Sobriété des Usages (PSU) il y a plus de 2 ans, la ville s’est engagée à établir des stratégies pour limiter sa consommation énergétique à moyen et long terme. En janvier 2024, la mairie se félicitait des premiers résultats en annonçant une réduction d’1,2 million d’euros sur la facture 2022-2023, avec une baisse de 14% de sa consommation globale.
Alors qu’en est-il du bilan de l’année 2024 ? Comment la mairie a pu poursuivre sa lancée en termes d’économie d’énergie ?
Pour parvenir à son objectif de 25% de réduction de consommation d’énergie d’ici 2030, plusieurs chantiers ont été lancés. Déjà sur les écoles qui représentent un tiers de la consommation énergétique de la ville. Dès 2022, durant les vacances scolaires, des coupes de chauffage ont été effectuées, tout en regroupant les activités périscolaires et les créneaux d’entretien dans des semaines spécifiques. Tout ça dans le but de limiter la température des salles de classe à 8°C hors période scolaire.
Des actions qui semblent porter leurs fruits car la mairie annonce avoir réalisé une réduction d’énergie de 11% sur l’année 2023-2024. Le même score avait été effectué pour la période précédente.
Concernant les lieux de pratiques sportives, jugés extrêmement énergivores, la mairie poursuit sa feuille de route en maintenant la température des gymnases à 14°C, les salles de sport nécessitant d’être pieds nus (dojos, etc…) à 16°C, et en gardant la baisse de 1°C pour l’eau et l’air des piscines municipales.
De leur côté, les serres horticoles tourangelles (essentiellement situées au bois des Hâtes) ont connu des transformations. Cela passe par exemple par la réduction des températures de ces espaces ou encore par des changements concernant les types de plantes cultivées : “On a arrêté de cultiver, et donc de planter, des bégonias. Ça a permis pendant 3 mois d’éviter d’avoir à les chauffer pour pouvoir les planter derrière., explique Martin Cohen, adjoint au maire chargé à la transition écologique et énergétique.
Pour les remplacer, des plantes jugées moins frileuses seront cultivées. Ces changements auraient ainsi permis de réduire la consommation énergétique des serres horticoles de 20,4% entre 2023 et 2024.
Avec tous ces travaux, la mairie de Tours a annoncé, ce vendredi 24 janvier, avoir réalisé, en un an, une réduction de 5,4% de la consommation énergétique. Cela représenterait une économie financière de 200 000 euros et une réduction de 2,1 GWh (soit l’équivalent de la consommation annuelle de 940 personnes en France).
44% de réduction de la consommation en eau
Même si la gestion de l’eau potable est à la charge de la Métropole, la ville de Tours a inclus dans son PSU la gestion de sa ressource en eau. Ainsi, depuis 2021, des travaux ont été réalisés sur des fontaines (fontaines de la Gare de Tours, de la place de l’Oiseau d’Entraigues, etc…) et des bassins de la ville (comme au Jardin Botanique).
En plus de l’installation de récupérateurs d’eau et d’aménagements végétaux (avec des plantes moins demandeuses en eau), la mairie de Tours se félicite de son économie de 140 000 m3 réalisée entre 2021 et 2024, soit l’équivalent de 20 piscines Bozon.
Et pour la suite ?
Pour poursuivre ses efforts et atteindre ses objectifs, la ville de Tours a annoncé plusieurs actions.
Premièrement, un contrat de performance énergétique (CPE) a été signé par la ville de Tours avec la société Engie Solutions. D’une durée de 8 ans (depuis octobre 2024), il comprend 3 ans de travaux sur le chauffage et la ventilation de 102 sites (dont le bois des Hâtes à Tours-Sud et l’Hôtel de Ville), soit un budget de 5 millions d’euros pour la mairie.
“Ce sont des investissements qui rapportent, explique le maire Emmanuel Denis, parce que, quand on fait quasiment 2 millions d’économies par an, c’est amorti en 3-4 ans. Et derrière, ça permet de faire des économies nettes incroyables.” Objectif pour la ville : atteindre les 20% d’économies d’énergie d’ici 2028.
Sur le plan plus large, le CPE a pour but d’aboutir à une économie de 1 150 tonnes de CO2 évitées par an (soit l’équivalent de 650 allers-retours Paris/New-York en avion).
Pour que tout le monde contribue aux économies énergétiques de la ville, la mairie de Tours entend renforcer sa communication auprès de ses agents, mais aussi auprès des Tourangeaux : “On va donner plus d’informations auprès des usagers concernant les gymnases, les salles, les écoles, etc… pour qu’ils comprennent que quand il fait 19°C dans une salle, il ne faut pas faire monter le chauffage d’un coup.”, raconte Martin Cohen.
Enfin, la ville de Tours prévoit de supprimer totalement ses 3 dernières chaudières de fioul pour les remplacer par des pompes à chaleur.
Si sur le papier, tout à l’air de se passer comme sur des roulettes, il n’empêche que la question des lieux tels que les sites culturels se pose aujourd’hui. Comment faire pour améliorer l’isolation de sites classés “monument historique” comme le Musée des Beaux-Arts ?
Pour l’instant, rien n’a été annoncé concrètement et officiellement. Cependant, des études seraient en cours concernant un projet au Grand Théâtre d’un montant de 20 millions d’euros de budget (sans plus de détails).
Audrey Lecomte