C’est la fin d’un feuilleton qui dure depuis de longues années, et qui a généré beaucoup de tensions. Ce mardi 15 octobre, Touraine Propre a annoncé l’abandon de deux chantiers d’usines destinées à produire de l’énergie à partir de déchets non recyclables. Ces projets étaient envisagés sur le site de l’aéroport de Tours ou sur la commune de Parçay-Meslay mais l’opposition de l’Etat et le refus de riverains ont conduit les autorités à y renoncer.
Cette décision c’est la principale conclusion d’une grande concertation sur la gestion des déchets menée du 15 mai au 14 juillet dernier. 2 000 personnes y ont participé, 100 avis ont été formulés. L’enjeu principal était de trouver une solution pour la gestion des ordures non recyclables de la poubelle grise qu’on ne pourra bientôt plus enfouir, à moins de payer d’énormes taxes.
Mais si 2 options sont écartées, que va-t-on faire du contenu ramassé par les camions ? Touraine Propre envisage un schéma réparti comme suit : 1/3 des déchets dirigés vers une usine du Maine-et-Loire en cours d’agrandissement, 10 à 15 000 tonnes envoyés sur Blois, et à peu près la même chose vers l’unité de valorisation énergétique de Chinon qui doit prochainement être agrandie (le projet est à l’étude). Le reste serait confié à la société privée Suez qui envisage de construire une unité de valorisation énergétique de déchets à Sonzay, au niveau d’un actuel site d’enfouissement.
Découvert pendant la concertation publique, ce chantier est initialement dédié à la gestion de reliquats d’entreprises. Mais Tours Métropole pourrait passer un accord avec Suez pour financer une partie de la création du site, en échange de tarifs abordables pour y déposer ses déchets non recyclables. Rien n’est définitivement décidé, les élus n’ont pas voté, mais « on n’a pas trouvé de site adéquat dans la Métropole alors, à un moment, il faut prendre des décisions » tranche le président de Touraine Propre Martin Cohen, interrogé par Info Tours.
Si ce schéma va à son terme d’ici quelques années, Tours Métropole enverrait sûrement 10 à 15 000 tonnes par an vers Sonzay. Un poids qui pourrait être amené à diminuer rapidement car l’objectif de l’agglo est aussi de réduire drastiquement le volume des poubelles grises : passer de 73 000 tonnes par an à 60 000 en 2030 soit -21%. Un chiffre plus élevé que les premières prévisions qui envisageaient seulement -16%.
C’était d’ailleurs l’objectif premier de la concertation menée de mai à juillet : trouver des solutions pour produire moins de déchets. Car des poubelles plus légères, c’est moins de coût de gestion pour la collectivité. Un plan départemental contenant 40 mesures a ainsi été établi. Un nouveau point d’étape est prévu le 3 décembre via une réunion publique. Les dernières mises à jour du projet seront présentées à cette occasion par les élus et les services techniques. Le programme départemental de prévention révisé y sera également dévoilé.
Olivier Collet