Depuis le 20 octobre, une mobilisation est lancée pour éviter le transfert des classes à horaire aménagés musique et danse actuellement hébergées dans les locaux du Conservatoire de Tours. Proposées aux collégiens de la 6e à la 3e, cet accueil exceptionnel à proximité des salles de cours de discipline artistique est remis en cause par l’inspecteur départemental de l’Education Nationale : afin de renforcer la mixité sociale, il veut que les nouveaux élèves rejoignant le dispositif aient cours dans des établissements publics classiques, en l’occurrence le collège Anatole France (à 10 minutes à pied du conservatoire) et le collège Lamartine (à 15 minutes en bus).
Même si elle n’affectera pas les jeunes déjà scolarisés en CHAM et CHAD, cette mesure agace fortement des parents et enseignants. Une pétition a réuni près de 6 000 signatures (chiffre rare à Tours), et une tribune relayée par un média national a reçu le soutien d’artistes qui pèsent comme l’humoriste tourangeau Thomas VDB, issu de ce programme spécifique proposé depuis plusieurs décennies.
Malgré son ampleur, la mobilisation n’a pas abouti. L’Education Nationale est restée ferme, y compris lors d’une grande réunion organisée sur le sujet lundi 8 janvier. Dès septembre, les nouveaux élèves de CHAM et CHAD ne seront donc plus au conservatoire toute la journée.
Dans un communiqué, des enseignants tentent encore de se rebeller contre cette décision qu’ils qualifient « d’incompréhensible ».
« Les enseignants en colère, sont inquiets pour leurs élèves, pour leur cadre d’emploi, pour la culture en France, pour la sécurité des jeunes élèves pendant les trajets quotidiens entre collège et conservatoire avec les instruments lourds, encombrants, et d’une valeur non estimable » écrivent-ils dans une longue lettre.
« Si les trajets supplémentaires imposés par l’EN ne paraissent pas insurmontables sur le papier, ils amputeront cependant la disponibilité et ainsi les capacités des élèves alors qu’un site intramuros a la chance d’exister au CRR de Tours. Comment garder cet avantage pour les élèves alors que leur déplacement depuis les autres collèges sera si chronophage ? Quelle démarche inavouée se cache derrière cette incohérence ? » demandent-ils également craignant une diminution du nombre d’élèves et une baisse de niveau artistique.
Selon eux, de telles conséquences ont été observées ailleurs en France. Ils demandent donc un moratoire sur ce changement et un projet « &crit structuré et concerté » avant toute modification d’organisation.
