Sectorisation dans les écoles à Tours : un effet pervers sur les fermetures de classes ?

Depuis la rentrée 2022 il y a une nouveauté majeure dans les écoles de Tours : une mise en place de la sectorisation, c’est-à-dire que sauf dérogation il faut inscrire son enfant dans l’école qui dépend de son domicile. Une règle qui concerne d’abord Tours-Centre, puis ce sera Tours-Sud à la rentrée 2023 et enfin Tours-Nord en 2024. Après ça, la ville sera dans les clous car jusqu’ici c’était la seule commune française de plus de 100 000 habitants qui n’avait pas mis en place ce type de dispositif.

Quelques mois après l’entrée en vigueur du procédé, certains parents s’inquiètent de potentiels effets pervers. Les représentants de familles des écoles Paul-Louis Courier et Clocheville évoquent même « une situation grave » dans l’hypercentre. Selon eux, « la sectorisation mise en place depuis un an provoque une forte baisse des effectifs et menace à long terme de fermeture ces deux établissements ». Ils expliquent :

« Depuis la mise en place de la sectorisation à la rentrée 2022, la petite section de l’école maternelle Paul-Louis Courier est passée de 17 à 8 élèves (enfants nés en 2018 et 2019). Le rectorat a décidé en janvier 2023 de fermer une classe dans cette école qui en compte 3 (décision effective en septembre, ndlr). Le CP de Clocheville est lui passé de 30 élèves à la rentrée 2021 à 19 élèves à la rentrée 2022. »

Selon le collectif, le périmètre alloué aux écoles du centre-ville ne serait pas assez grand pour garantir un nombre d’élèves suffisant dans ce quartier où les familles sont moins nombreuses (beaucoup de logements sont occupés par des étudiants, des personnes seules, des couples sans enfants ou des retraités, bien plus que dans d’autres quartiers). De plus, les réponses aux dérogations arriveraient trop tard (mai-juin) et les familles seraient donc incitées à faire le choix du privé qui ouvre ses inscriptions en janvier.

Avec la baisse des naissances observée ces dernières années à Tours, les parents craignent une fermeture de classe supplémentaire dès 2024 à Paul-Louis Courier et peut-être, à terme, l’élémentaire Clocheville.

 

La réponse de la mairie :

Contacté, l’adjoint au maire Franck Gagnaire – en charge de l’éducation – indique qu’il a déjà rencontré la directrice de Paul-Louis Courier et qu’il proposera prochainement un rendez-vous aux familles mobilisées. Selon lui, la baisse du nombre d’effectifs n’est pas uniquement due à la sectorisation :

« La tendance se retrouve dans toute la ville. On a une augmentation des effectifs au nord mais une baisse dans l’hypercentre. Donc on aurait eu la même situation, sectorisation ou pas. »

Néanmoins, l’élu reconnait que le premier périmètre choisi pour la sectorisation de Paul-Louis Courier et Clocheville n’était peut-être pas assez large : « On l’a ajusté et élargi lors d’un conseil municipal fin 2022. Simplement on n’a pas de baguette magique, on n’inventera pas des élèves qui n’existent pas. Et puis quand on élargit, on réduit à côté dans il faut trouver le bon compromis. »

Franck Gagnaire assure que la mairie à la volonté de « stabiliser ces écoles » (des travaux de rénovation sont d’ailleurs prévus dès cette année à Paul-Louis Courier) mais la Ville doit aussi faire face à la politique du ministère de l’Education nationale qui demande à l’inspection d’académie de supprimer des postes, et donc de fermer des classes qui n’auraient peut-être pas été menacées à Tours il y a quelques années dans une situation similaire.

Autrement dit, « on aurait peut-être eu des fermetures de classes dans ces écoles, même sans la sectorisation. »

Olivier Collet

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