C’est un dispositif encore assez inédit en France. Si vous venez porter plainte au commissariat de la Rue Marceau en centre-ville de Tours, on va d’abord vous demander le motif de votre visite. S’il s’agit d’une agression en pleine rue, d’un cambriolage, d’une escroquerie, d’un différend de voisinage ou d’un tapage vous indiquerez la couleur bleue à la personne qui vous accueille. En revanche s’il s’agit d’une agression sexuelle, d’un viol, de violences conjugales ou au sein de la famille il faut choisir la couleur orange.
A quoi sert cette distinction ? Le orange symbolise les infractions particulièrement sensibles, pour lesquelles on peut souvent hésiter à porter plainte. Dans ce cas, exposer le motif de sa venue dans le hall d’un commissariat potentiellement bondé c’est assez difficile, ça peut être déstabilisant, voire traumatisant… En évoquant simplement une couleur à l’accueil, on évite de se dévoiler mais on donne un indice aux agents qui peuvent vous orienter vers la bonne personne pour une écoute plus confidentielle et adaptée.
Ce dispositif arrive à Tours après avoir déjà été testé au Mans et dans d’autres villes du pays. Il fait partie d’une série d’actions qui visent à mieux prendre en compte les victimes d’infractions d’ordre sexuel ou de violences au sein du couple et de la famille. Des faits pour lesquels les plaintes sont loin d’être systématiques, certaines personnes craignant notamment un mauvais accueil de la part des forces de l’ordre. C’est aussi pour renforcer la lutte contre ces crimes et délits que le gouvernement supprime désormais les mains courantes lors de déclarations de violences conjugales et exige systématiquement des dépôts de plaintes.