Annulation d’une marche inclusive à Tours : la polémique rebondit au conseil municipal

Le maire a expliqué sa position.

C’était l’énorme polémique de la semaine du 10 mai à Tours : le projet d’instaurer une zone réservée aux personnes dites racisées en tête de la manifestation du 15 mai contre l’homophobie, la transphobie et toutes les formes de discriminations. Il était alors question de « dégager, cordialement ou non » toute personne à la peau blanche présente dans ce secteur.

Un résumé de la polémique est disponible dans cet article.

Cette initiative avait été imaginée par le Collectif Antiraciste de Tours puis diffusée par le Centre LGBTI de Touraine sur Internet. L’association a fini par retirer le post et reconnaître une erreur de communication mais le débat a fait rage sur les réseaux sociaux, rebondissant jusqu’à des médias nationaux et des milieux d’extrême droite. Face à la pression, et à l’arrivée de menaces, le rassemblement a finalement été annulé.

Le maire de Tours avait alors refusé de répondre aux questions. Il a seulement publié un commentaire sur Twitter :

« Face à la polémique instrumentalisée par l’extrême droite et relayée par la droite locale, je renouvelle toute ma confiance au Centre LGBTI de Touraine et dénonce les menaces de mort dont il est l’objet. »

Lors d’un conseil municipal ce mercredi, l’élu est revenu sur le sujet, « à froid ». Dénoncant une annulation vécue comme « une triste nouvelle » et affirmant « respecter le débat d’idées » sur cette question de la non-mixité, il fait tout de même part de son opposition au projet initial :

« Je dénonce les mots insupportables du Collectif Antiraciste et ne partage pas le choix du Centre LGBTI d’avoir voulu maintenir un carré non mixte dans le cortège. Je veux néanmoins lui réaffirmer mon soutien pour ses actions qui favorisent l’ouverture, l’inclusivité et la tolérance. A la suite de cette affaire il y a eu une campagne de dénigrement avec une vigueur implacable et des amalgames honteux. C’est une chance pour la ville d’avoir une organisation comme le centre LGBTI, et j’ai tout à fait conscience du temps et de l’accompagnement qui seront nécessaires pour que cette structure se relève et assure les missions qui sont les siennes. »

En réponse, Benoist Pierre (Les Progressistes) a dénoncé les propos du maire sur Twitter qui ne condamnaient pas aussi explicitement la volonté du Collectif Antiraciste et associaient bien vite – selon lui – les opposants à la zone de non-mixité comme des personnes ayant des propos d’extrême droite : « Votre intervention n’a fait qu’envenimer et amplifier les choses. »« Vous défendez un certain communautarisme » a poursuivi son collègue Pierre Commandeur.

Dans le groupe Tours Nous Rassemble, Olivier Lebreton a lui aussi déploré la réaction tardive du maire qui aurait dû « condamner fermement et sans réserve cette zone. »« Pourquoi ne pas avoir dit que vous avez fait une boulette et que vous auriez dû condamner le sujet immédiatement ? Ce n’est pas sérieux ! » a également souligné l’ancien maire Christophe Bouchet.

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