Mais seulement 28 nouveaux postes…
Le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a fait un arrêt éclair à Tours, ce lundi 22 mars peu après 17 heures, pour l’une des étapes d’un tour de France des commissariats. Cette visite était précédée d’un passage à Châteauroux en début d’après-midi, mais également ces derniers jours à Lille, Lyon et Marseille.
Le maire Emmanuel Denis est venu saluer le ministre, accompagné du banc et de l’arrière-banc politique local (députés, sénateurs, président du Conseil Départemental et président de la Métropole). Une visite sécurisée par une cinquantaine de policiers bloquant tous les accès, dans un dispositif quelque peu disproportionné pour une simple visite. Bref, “le patron” des policiers était là, et cela se sentait.
Une visite minutée du commissariat de Tours, suivie d’une revue des troupes, et d’un moment d’échange hors presse. Dans un exercice de communication millimétré, Gérald Darmanin annonçait l’arrivée de 33 nouveaux policiers, dont 10 dès le mois de mai, sur un total de 1 500 pour tout le territoire national.
33 policiers en plus, pour un solde de 28 fonctionnaires supplémentaires néanmoins, puisque 5 départs à la retraite sont d’ores et déjà prévus. Les policiers largement sollicités ces deux dernières années semblaient satisfaits. Souvenons-nous qu’il y a deux ans, c’était le Secrétaire d’Etat, Laurent Nunez qui s’était déplacé à Tours pour annoncer l’arrivée de 15 policiers dans le cadre de la mise en place des Quartiers de Reconquête Républicaine. Les syndicats avaient alors dénoncé des effets d’annonce et réclamaient plus de moyens et de renforts.
Les annonces en forme de soutien appuyé à ses troupes, de Gérald Darmanin, semblent donc en partie répondre à ces demandes initiales. Louant le travail difficile et la déontologie de ses policiers tout en justifiant les nouveaux moyens et nouveaux effectifs, le ministre de l’Intérieur précisait se concentrer en particulier sur “la lutte contre le trafic de stupéfiants, à l’origine de beaucoup d’autres délits, nombre de violences étant perpétrées pour protéger le trafic, ou chez les consommateurs pour financer sa dose”.
Une visite millimétrée où l’on perçoit la filiation politique du ministre, centrée sur la communication. Aucune question sensible n’a été abordée, ni la “loi sécurité globale”, ni les tensions locales entre police et justice. A 200 mètres du commissariat, une centaine de manifestants réunis autour du collectif Actions Féministes appellaient à la démission du ministre, n’étant entendu que par les passants. Les nouveaux effectifs policiers seront probablement plus proches du citoyen que leur patron.
Pascal Montagne