Classement des villes étudiantes : Angers fait mieux que Tours… C’est grave ?

Notre voisine angevine cartonne dans les classements du genre.

Il y a quelques jours, Le Figaro Etudiant a publié son classement des « meilleures » villes étudiantes de France. On ne peut pas dire que Tours y est à la fête avec sa 27e place quand notre voisine d’Angers – avec une population comparable – est… 9e. Mieux que Rennes, Lille, Nice et même Montpellier (Orléans est à la 13e place). Alors faut-il passer la frontière après le bac (si Parcoursup est d’accord) ? Regardons les choses d’un peu plus près…

D’abord, à quoi reconnait-on une bonne ville étudiante ? Se contenter uniquement d’un classement par rapport au nombre de personnes qui y font des études supérieures serait une grosse erreur. La qualité des enseignements, l’aura des diplômes, la perspective de trouver du travail, l’environnement culturel ou le coût du logement sont autant de critères qui comptent avant de se diriger vers une université ou une école et ce sont ces différentes choses que Le Figaro prend en compte. Bien sûr, cette liste n’est pas exhaustive… et selon l’importance qu’on accorde à tel ou tel sujet on ne prendra pas la même décision finale.

Avec 30 000 étudiants à l’université ou dans les établissements privés (école de commerce, école de cinéma…), Tours est la 20e plus grande ville étudiante du pays. Ça, c’est factuel. Elle est – en gros – dans le même wagon que Caen, Dijon, Amiens, Reims et Poitiers qui accueillent entre 27 000 et 33 000 élèves en formation supérieure. A Orléans, qui a une population comparable à la nôtre, on ne recense « que » 18 000 étudiants, et 14 000 à Toulon, ville également de taille conséquente. Néanmoins, ces deux cités sont à proximité de grands pôles étudiants (Paris d’un côté, Aix-Marseille de l’autre).

Et Angers alors ? Près de 40 000 étudiantes et étudiants y ont cours chaque année, 30% de plus qu’en Indre-et-Loire. L’université en rassemble 23 000, un peu plus de la moitié quand celle de Tours regroupe une large majorité du panel. La préfecture du Maine-et-Loire concentre donc un éventail de formations indépendantes plus élargi qu’ici (école supérieure d’agriculture, école nationale des arts et métiers et une Université Catholique de 7 000 étudiants, inexistante chez nous). Il y a davantage de choix, mais ça ne signifie pas que la qualité est meilleure, tout dépend de ce qu’on veut apprendre.

D’après le magazine L’Etudiant, Angers (10e du classement 2019) est une des agglos affichant l’un des meilleurs taux de réussite en licence. Néanmoins, la fac de médecine de Tours qui s’appuie sur un gros CHU a de très sérieux atouts, au moins autant que dans le département voisin. Et surtout, malgré sa 23e place dans le palmarès de nos confrères, elle est 5e sur un critère majeur : le dynamisme de son bassin d’emploi sur 10 ans (sa « concurrente » est 6e).

A côté de la qualité des formations, l’autre critère capital : le coût de la vie étudiante. C’est celui que le syndicat UNEF retient en priorité et, là-encore, il vaut mieux habiter Angers que Tours avec des charges mensuelles de 789€ contre 813€ selon le baromètre de 2019 (le prochain sera publié fin août). Il y a – par exemple – 25€ d’écart sur le loyer moyen (369€ en Maine-et-Loire, 394 ici) mais l’abonnement annuel pour les transports en commun est 10€ moins cher pour Fil Bleu (230€) après avoir longtemps été épinglé comme l’un des plus onéreux de France. Précisons tout de même qu’Angers a déjà sa 2e ligne de tramway quand Tours n’a pas encore fini les études pour construire la sienne.

A propos de l’offre de logement, elle est relativement fournie de part et d’autre, même si Angers est pointée du doigt par L’Etudiant pour un nombre de places en CROUS encore insuffisant. De son côté Tours est très appréciée des investisseurs en immobilier quasi assurés de louer leurs petites surfaces à des jeunes.

Les autres critères sont plus subjectifs : vie culturelle, présence d’espaces verts, dynamisme de la vie étudiante, nombre de kilomètres de pistes cyclables… On peut à peu près tout comparer. L’Etudiant juge par exemple qu’avoir un grand nombre de musées attirant plus de 10 000 visiteurs par an est un point positif, tout comme le nombre d’entrées dans les cinémas. Pourquoi pas, mais cela peut se discuter.  Rien que pour le cinéma, Tours s’impose avec en prime le 1er complexe art et essai de France. Bref, malgré certaines apparences, le « match » reste ouvert.

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