Plusieurs licenciements sont déjà prévus…
L’année 2018 est décidément compliquée pour les structures associatives. Dernière structure concernée, l’association Giraudeau-Bastié qui se retrouve face à un déficit de 135 000 euros. De quoi remettre en cause la pérénité de cette association qui gère notamment les centres Giraudeau et Maryse Bastié.
Ce mercredi matin, ils étaient une trentaine de salariés mais aussi quelques familles usagères de l’association à s’être donnés rendez-vous devant le siège social du Centre Giraudeau-Bastié. Tous craignent pour l’avenir de l’association. Depuis plusieurs mois, l’inquiétude est en effet grandissante. « Sans solutions rapides, nous allons être en cessation de paiement » témoigne une représentante de la CFDT. En cause, un déficit de 135 000 euros qui conduit déjà au licenciement économique de trois personnes à temps plein. Des licenciements qui font suite à plusieurs départs dans l’année.
A court terme c’est un redressement judiciaire qui risque de se profiler pour l’association. La situation s’annonce donc tendue pour cet acteur de territoire important. Une situation qui n’est pas surprenante néanmoins. Contrairement aux autres centres sociaux de la ville de Tours, le centre Giraudeau-Bastié était géré historiquement en direct par la CAF. Une situation que la Cour des Comptes a demandé de rectifier en 2010, estimant que la gestion des centres dépend des communes. Depuis, un retrait progressif des financements de la CAF était attendu. Cette année ce sont 120 000 euros en moins qui ont été versés par la CAF, et autant en 2019. Un retrait que les membres du centre Giraudeau-Bastié espéraient voir compenser par la ville de Tours. « Nous sommes le seul centre à ne pas avoir de convention d’objectifs avec la ville de Tours » explique ainsi Michel Cosson, le directeur du centre.
« On tire la sonnette d’alarme » poursuit ce dernier qui attend un geste de la ville de Tours. « Nous attendons que la ville régularise la situation, mais depuis 2010 il y a un blocage municipal ». Concrètement face aux difficultés actuelles, le centre Giraudeau-Bastié demande à la ville de Tours une aide de 110 000 euros pour combler son déficit. Jointe par téléphone, Alexandra Shalk-Petitot, adjointe en charge de la gestion des centres sociaux, se dit préocuppée de la situation. Malgré tout, l’élue affirme ne pas pouvoir faire plus que ce qui est fait. « Le dossier est suivi depuis plusieurs années, nous les avons accompagnés dans les démarches, on a racheté l’ensemble des équipements… » cite-t-elle en exemple.
Alexandra Shalk-Petitot explique néanmoins qu’une subvention supplémentaire va être votée au prochain conseil municipal, mais de l’ordre de 40 000 euros. Pour l’élue de la ville, le problème est ailleurs : « La CAF ne joue pas le jeu et nous ne pouvons compenser leur retrait » explique-t-elle, tout en précisant trouver la situation inquiétante « parce qu’ils font le travail sur le terrain et ont une vraie légitimité. »
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Mathieu Giua