Aéroport de Tours : il faut préparer l’avenir

Pour trouver de nouvelles compagnies et préparer le départ de l’école de chasse.

Ce vendredi à 8h, réunion importante en préfecture d’Indre-et-Loire : autour d’elle, Corinne Orzechowski réunit les hommes et les femmes impliqués dans le dossier de l’aéroport de Tours. Des rendez-vous comme celui-ci, il y en a régulièrement ces derniers mois parce que le dossier est important, et soumis à d’assez nombreuses incertitudes, tant sur le financement que sur l’organisation de la plateforme aérienne dans les années à venir.

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En plus de ça, un nouveau directeur a pris ses fonctions cet été… Le précédent est parti un peu par surprise, pour des raisons qui n’ont pas été communiquées. Le groupe Edeis qui gère l’aéroport a choisi Nicolas Destouches – déjà en poste à Tours – pour prendre la suite. Mission : poursuivre le développement avec l’arrivée d’entreprises comme l’école de pilotes de ligne Air Paris Academy et dépasser enfin durablement la barre des 200 000 passagers annuels dans les prochaines années, en attirant d’autres compagnies régulières que Ryanair… voire en se passant de l’entreprise irlandaise au profit d’autres acteurs, comme a pu l’évoquer le président de Tours Métropole Philippe Briand. Mais ce débat là ne sera tranché que dans plusieurs années.

Un peu plus urgent : assurer la pérennité même de l’aéroport de Tours, financé par la métropole, le département, la région et la Chambre de Commerce et d’Industrie. Dans le groupe, c’est l’agglomération qui est la plus motivée et qui n’hésite pas trop à rallonger un peu son enveloppe si nécessaire, convaincue du potentiel économique de la présence d’une plateforme aéroportuaire… et pressée par le CHU qui y fait atterrir ses avions médicaux pour des greffes d’organes en urgence. Derrière, la région est un partenaire fidèle, pour l’instant le département suit mais la CCI ne cesse de faire part de ses difficultés à maintenir sa subvention. Reste à voir aussi si d’autres gestionnaires d’aéroports, comme celui des hubs parisiens, pourraient être intéressés…

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Et l’armée dans tout ça ? D’ici 3 ans à peine, l’école de chasse doit s’en aller vers Cognac. La vingtaine d’avions de chasse Alphajet quitteront Tours pour la base de Salon-de-Provence (lieu d’entraînement de la Patrouille de France) ou une autre école de pilotes en Gironde. Plus d’avions militaires sur la BA705 donc, et peut-être plus de contrôle aérien assuré directement depuis la ville. Lors d’une visite sur la base ce jeudi, on nous a fait comprendre que ce dernier point n’était pas encore totalement tranché. Il faut dire qu’il a une grande importance, certaines compagnies civiles comme Ryanair étant particulièrement réticentes à desservir un aéroport sans tour de contrôle active. Pas de présence militaire 24h/24, cela pourrait aussi handicaper les vols médicaux. A cela s’ajoute la question de l’entretien des infrastructures, et en particulier celui de la piste. Pour l’instant le Ministère de la Défense finance, mais demain ? Là, c’est l’engagement du député Philippe Chalumeau, proche du milieu militaire, qui est attendu pour trouver une solution satisfaisante, l’élu La République En Marche plaidant clairement en faveur de l’aéroport.

On le voit bien, malgré des voix discordantes en local – notamment écologistes – les élus et dirigeants d’institutions locales sont globalement motivés pour garantir un avenir florissant à l’aéroport, dans un contexte de hausse du trafic mondial et de saturation des aéroports parisiens ou de celui de Nantes qui sera rénové mais jamais aussi grand que le projet enterré à Notre-Dame-des-Landes. Bref il y a des plans mais pour l’instant ils ne sont qu’à l’état d’ébauches. Les réunions risquent donc d’être nombreuses et sensibles avant d’arriver à des avancées formelles, fiables et durables.

Olivier Collet

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