Trump à la Maison Blanche : d’autres réactions politiques en Touraine

Quelles leçons tirer de ce résultat ?

Nous avons déjà publié une liste de réactions d’élus tourangeaux suite à la victoire de Donald Trump à l’issue du scrutin présidentiel de ce mardi aux Etats-Unis… En voici d’autres :

Christophe Bouchet (élu à Tours, Parti Radical) : « Je ne suis pas surpris du tout. Je l’avais pronostiqué il y a 18 mois. Je pense qu’il y a un rejet extrêmement puissant des systèmes en place quels que soient les continents. Les gens n’y croient plus. Ca fait 30 ans qu’on n’entend pas les plaintes de gens, qu’on leur dit « si c’est pas nous ce sera pire ». Sauf qu’au bout d’un moment ils estiment que les partis traditionnels n’arrivent pas à leur démontrer le contraire. Mais là les électeurs sont déculpabilisés et pensent, certainement à tort, que les gens qui font les même promesses depuis 30 ans sont des menteurs.

Aux Etats-Unis, d’un côté on a l’incarnation pure du système avec Clinton (longtemps au pouvoir, de la famille d’un ancien président…) et de l’autre côté un type qui a réussi sa vie et dit « je vais vous montrer ». Souvenez-vous de Bernard Tapie en France… Quand il est arrivé en héros de la réussite d’entreprise et disait qu’il allait changer la vie… Logiquement les gens vont s’y résoudre malgré une brutalité apparente. Et puis il ne faut pas oublier qu’en 2007 Nicolas Sarkozy faisait aussi du populisme. Posons-nous la question : Trump est-il plus proche de Marine Le Pen ou de Nicolas Sarkozy ? »

Thibault Coulon (élu à Tours, Les Républicains) : « L’élection de Donald Trump à la présidence de la première puissance mondiale est le signe d’une grave crise de confiance aux Etats-Unis, et plus largement au sein des démocraties occidentales. Cette élection est le symptôme d’un système politique bloqué, qui n’arrive pas à se renouveler et à répondre aux attentes concrètes des électeurs.

En France comme aux États-Unis les électeurs veulent une nouvelle offre politique, et le répètent à chaque scrutin, par une abstention de plus en plus massive ou des votes radicaux. En faisant semblant de ne pas entendre ce message, en s’arc-boutant sur la préservation des intérêts et des carrières d’une caste politicienne de plus en plus déconnectée du réel, les partis politiques sont désavoués et font le lit des populistes. »

Mohamed Moulay (vice-président PS du Conseil Régional : « comme tout le monde j’ai une sensation étrange de gueule de bois. C’est une situation gravissime, avec la sensation étrange de revivre le 21 avril 2002 ou le Brexit. Il y a un effet de bommerang, d’une démocratie qui avance sans le peuple. Et les plus mauvais passent. Pour moi il y a un échec des classes politiques. On ne peut pas passer du jour au lendemain d’Obama à Trump. Les préoccupations de sgens n’ont pas dû être assez prises en compte. Je suis un peu frustré, inquiet et en colère de ce triste constat amené par les élections présidentielles américaines.

Nos démocraties sont malades. Aujourd’hui le populisme a pris le dessus. Avec l’ultra libéralisme, les inegalités, les extrèmes… Il faut se recentrer sur les valeurs qui fondent notre pacte républicain et Il faut retrouver du sens dans la politique et dans nos politiques à travers une vision et des actions concrètes. Sortons de l’idéalisme faisons de la pédagogie. Expliquons mieux ce que nous faisons pour mieux comprendre les enjeux. »

Xavier Dateu (conseiller départemental et élu à Tours, Nouveau Centre): « on a toujours la prétention en tant que Français de vouloir transposer ce que l’on vit ailleurs mais les Etats-Unis ne sont pas la France et les schémas politiques que l’on a sont toujours tronqués car on veut adapter aux autres ce que nous pensons. Ce qui m’inquiète c’est qu’on dit souvent que ce qui se passe aux Etats-Unis se passe en Europe dans dix ans.

A force d’ignorer les préoccupations des gens en France, pas ce coup-ci mais la fois d’après, il ne faudra pas s’étonner d’avoir Marine Le Pen présidente. Les élites politiques nationales que l’on a, toujours les mêmes, sont sourds muets et aveugles. On s’étonne de ce résultat mais c’est pas forcément étonnant eu égard à la situation des Etats-Unis, pays qui ne se résume pas à Washington ou New-York. En dehors de ces grandes villes ils ont dégusté lourd, comme nous à plus petite échelle dans notre territoire. Aucune réponse n’est en face; Et on n’agit pas. Nous élus locaux nous sommes des filtres pour les élus nationaux qui sont dans un prisme qui les éloigne de la réalité du terrain. Et pourtant on le dit depuis 30 ans… »

 

Alors après ces discours que l’on entend aussi dans la bouche des représentants nationaux verra-t-on naître une véritable nouvelle forme de campagne politique ? On peut en douter à seulement six mois de la présidentielle française, et même des législatives. Tout cela même si les intentions sont là, au moins en apparence.

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