Claire Amiand, une Tourangelle à l’heure australienne

La jeune étudiante est partie vivre un an à Sydney. Nous sommes allés lui rendre visite sur place, elle nous raconte son quotidien au bout du monde.

Quand on rencontre Claire Amiand ce jeudi matin, c’est le 31 décembre et il doit faire pas loin de 25° dans le centre-ville de Sydney. Dans le petit port de Darling Harbour, non loin du musée de la Marine et au pied des buildings, le short est de rigueur. Comme le veut la coutume ici en Australie, les cafés font le plein pour le breakfast. Un café, des œufs et du bacon sont en bonne place sur la table, le Soleil brille, la mer est à quelques mètres de là : nous avons désormais tous les ingrédients pour faire connaissance.

Claire à 20 ans, elle vient de Tours, elle aime beaucoup sa ville, mais l’a aussi vite quittée pour construire sa vie. Après le bac c’est à Paris qu’elle a posé ses valises pour débuter une école de commerce et un cursus de cinq ans dont une année obligatoire à l’étranger grâce à des échanges avec des universités. La jeune femme aurait pu choisir la Hongrie ou les Etats-Unis, mais quand elle a vu qu’elle pouvait aller en Australie : « je n’ai pas hésité. C’est un pays lointain, qui fait rêver. Je voulais aussi partir loin de la France pour être totalement déconnectée. »

Un réseau d’amis vite constitué.

C’est en mars que Claire a pris sa décision, en juillet qu’elle a posé le pied à Sydney, pour la rentrée des classes : « il faisait 12°, avec un vent glacial de bord de mer. J’ai dû acheter des pulls. » Son visa étudiant, « qui s’obtient assez facilement », lui donne le droit de rester un an dans le pays. Très vite, il a fallu s’organiser : « j’ai passé la première semaine dans un backpack (une auberge de jeunesse, ndlr). Et là c’est important de discuter avec tes voisins dans le dortoir, pour avoir des conseils. » Même si elle ne maîtrisait pas hyper bien l’anglais à son arrivée, Claire n’en a pas souffert : « les Australiens sont très chaleureux. Tout de suite on a échangé nos numéros au cas où j’ai besoin de conseils. » Le numéro justement : « j’ai un téléphone australien. Et c’était très facile à obtenir. Pareil pour le compte bancaire, il m’a fallu dix minutes. »

A écouter l’étudiante, tout est simple en Australie : « j’ai trouvé mon appartement en une semaine grâce à un site de petites annonces. Nous sommes 5 dans une colocation près du marché aux poissons. » La coloc’ à Sydney, c’est indispensable vu le prix des loyers. Dans les quartiers, quand vous voyez une petite maison, vous pouvez croire qu’une famille y vit tranquillement, mais derrière se cache souvent une équipe de jeunes aux origines multiples : « avec moi il y a une Allemande, un Italien, une Néo-Zélandaise et une seconde Française. Mais avec les autres nous parlons anglais par politesse. »

Un travail avec du fromage bien français au menu

Pour payer son loyer et ses sorties, Claire a aussi dû trouver un travail (20h par semaine, le maximum autorisé par son visa), et avec de la chance : « un poste de serveuse dans un restaurant français à 20$ de l’heure plus 300$ de pourboire par semaine », et… « du coup j’ai souvent pu manger français. Même du Ste-Maure-de-Touraine importé. » Car en Australie, accrochez-vous pour dénicher de bons fromages. Quant aux vins : « ils essaient de faire de bons vins et ils y arrivent de temps en temps » nous raconte la jeune Tourangelle devenue experte en la matière et qui déplore que les bouteilles locales aient parfois l’air d’avoir été « trafiquées » pour augmenter le goût de fruit par exemple.

Dans ses études, Claire a d’abord galéré : « suivre les cours de marketing, de comptabilité ou de politique en anglais c’était difficile, j’étais toujours sur le téléphone à chercher la signification de certains mots. » Mais en novembre elle a eu ses examens en attendant ceux qui valideront son année en juin. Même si l’ambiance de la Place Plum’, sa famille ou les Pépito lui manquent, elle se voit par ailleurs bien capable de reposer ses valises à Sydney une fois diplômée : « Ici on dirait l’Amérique, on voit que c’est un pays riche, tout le monde a un travail. Je n’ai jamais vu un Français qui voulait rentrer. Contrairement à Paris, tu peux déconnecter en allant à la plage. Quand tu prends un train de banlieue, tu es tout de suite à la montagne. Mais partir totalement serait une très lourde décision. J’aurais peur de manquer des moments importants avec mes proches. » La jeune femme sait aussi que s’établir définitivement en Australie est plus délicat même si certains grimpent vite les échelons : « au restaurant, mon manager a obtenu son poste à seulement 24 ans. »

Un pays aux paysages et expériences infinis

Bref, Claire Amiand est tombée amoureuse de l’Australie dont elle profite des plaisirs depuis le début de ses vacances d’été fin novembre : la plage (et le surf « dans chaque appartement on trouve une planche. J’ai essayé, j’ai réussi à me lever deux fois en 3h de cours »), les soirées barbecue qui s’enchaînent (« une tradition ici, on en trouve sur tous les balcons »), et les voyages : « mes parents sont venus trois semaines. Nous avons été à Melbourne, sur la Great Ocean Road, dans le désert, les Blue Mountains et Alicesprings. »

Ce qui l’a frappée : « Melbourne est une ville plus européenne, je préfère Sydney », « ici, on prend presque l’avion comme nous on prend le train tant les distances sont grandes », « partout on voit des animaux. Par exemple des chameaux dans le désert, kangourous, serpents, baleines… J’ai même mangé du crocodile. Ca un goût de poulet et c’est plutôt dur à mâcher. » De là à dire que Claire conseille à d’autres de tenter l’aventure il n’y a qu’un pas : « en plus il y a une grande communauté de Français sur Facebook pour s’entraider ou faire des barbecues géants. » Mais pour l’instant – et le journaliste mis à part – elle n’a pas encore croisé de Tourangeaux.  

Olivier COLLET

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