French Tech Loire Valley : une convention avec Orange et une délégation à Las Vegas

Même sans avoir obtenu le label gouvernemental, le projet de pôle d’entreprises numérique en Centre-Val de Loire poursuit sur sa lancée. Et à en croire ses moteurs, il a de la ressource. Point d’étape.

Quand il prend son agenda pour y entourer les rendez-vous en rapport avec le dossier French Tech Loire Valley, Thibault Coulon – adjoint au maire en charge de l’emploi et du numérique à Tours – en a dans tous les sens : 30 septembre, 1er octobre, 6 octobre, 18 novembre, janvier 2016… « On entre dans le dur » avance l’élu qui ne s’est pas laissé abattre par le refus du gouvernement d’accorder son label French Tech à la candidature Tours-Orléans. On a même l’impression que cette décision l’a boosté et qu’il met un point d’honneur a montré qu’il peut faire aussi bien – voire mieux – sans. Enfin « il », si vous lui demandez bien sûr qu’il dira que c’est une aventure collective. Difficile de le contredire d’ailleurs. Déjà parce qu’Orléans est pleinement impliqué dans le projet : « j’ai encore Olivier Carré (le maire de la capitale régionale, qui suit ce dossier depuis le début, ndlr) au téléphone plusieurs fois par semaine » note-t-il. Ensuite parce que de nombreux rendez-vous se font avec les acteurs locaux du numérique et notamment les associations.

Un fonds d’investissement de 20 millions d’euros

Comme nous l’avons dit plus haut, c’est dès ce mercredi 30 septembre que ça va de nouveau bouger dans les fondations de la French Tech Loire Valley. Rien d’extraordinaire, une réunion technique avec des acteurs des deux villes et des représentants du ministère à Paris. Puis jeudi, il y aura un comité de pilotage au Galion des Deux-Lions de Tours, et en simultané à Orléans : « on va notamment faire le point sur le fonds d’investissement qui devrait être opérationnel au premier trimestre 2016 » annonce Thibault Coulon. Pour rappel, l’objectif est de réunir jusqu’à 20 millions d’euros qui serviront à prendre des participations dans des start ups. Les collectivités locales (Tours, Orléans et la région) mettront chacune 2 millions d’euros, le reste sera financé par des banques (3 sont intéressées) et la Banque Publique d’Investissement. « Tout ça ne coûtera rien au contribuable. Il s’agit d’avances sur capital que l’on espère bien récupérer avec des plu values » ajoute Thibault Coulon, même s’il sait bien que certaines sommes investies ne permettront pas forcément aux entreprises de décoller. Mais celles qui réussiront vraiment devraient permettre d’éponger les échecs.

La semaine prochaine, le 6 octobre, c’est à la Chambre de Commerce et d’Industrie de Touraine qu’une nouvelle page de l’histoire French Tech va s’écrire : « nous allons évoquer l’envoi d’une délégation au CES de Las Vegas, le plus grand salon du monde sur l’informatique et l’électronique. C’est une façon de prendre en compte une critique qui nous a été faite et qui disait que notre dossier n’était pas assez tourné vers l’international. » En janvier 2016, un pavillon French Tech Loire Valley avec une dizaine de représentants des deux villes pourrait donc faire le fier au milieu des plus grands groupes du monde entier, même s’il reste encore à trouver le moyen de financer tout cela.

Premières installations d’entreprises avant la fin 2015

Cela dit, la French Tech Loire Valley semble avoir les arguments pour séduire de grands groupes. Orange par exemple. Le 18 novembre, au salon des maires de France, Tours et Orléans signeront une convention avec l’opérateur. Une première en France au nez et à la barbe des autres villes déjà détentrices du label French Tech. « Il ne faut pas être obsédé du label. La preuve, il y en a qui l’ont et qui ne savent pas encore quoi en faire » assène Thibault Coulon qui a encore du mal à comprendre pourquoi la candidature du Val de Loire n’a pas fait le poids face à d’autres… Il a donc de quoi se rassurer dans ce rendez-vous officiel avec le PDG d’Orange Stéphane Richard : « ça montre leur implication dans le projet. L’entreprise pourra par exemple prendre des participations dans des start ups. » Et d’autres partenariats avec des grands groupes d’envergure internationale, « 2 ou 3 », seraient dans les tuyaux.

D’ici la fin de l’année, la French Tech Loire Valley ce sera aussi bien plus que des autocollants sur les vitres du site Mame de Tours. « Les premières installations sont prévues avant janvier » espère Thibault Coulon qui ne veut cependant pas occuper les bureaux à tout prix : « il y aura une liste d’attente. Si je veux juste remplir, ça peut se faire en 6 mois. Mais je ne raisonne pas comme ça. » L’idée de l’élu, c’est que des grands groupes solides créent des antennes dans cette pépinière et y côtoient des jeunes talents et les associations. Bref, pas un centre d’affaires mais vraiment une effusion de cerveaux. Une charte, qui sera présentée ce jeudi au comité de pilotage, réglementera le tout. Elle sera la même pour Tours et Orléans. Les deux villes proposeront ainsi les mêmes services aux entreprises, les mêmes tarifs également. L’adjoint au maire de Tours insiste : l’agglo – qui rachètera le site à la SET pour 12 millions d’euros répartis sur 10 ans (moins 3 millions de cadeau de TVA, donc 9 millions au final) – ne compte pas faire du business. Elle va louer les locaux et tout faire pour accompagner des réussites. Dans l’espoir secret qu’un jour la secrétaire d’Etat Axelle Lemaire revienne en bord de Loire et fasse alors de la French Tech Loire Valley un exemple… Avec ou sans label.

Olivier COLLET

Il est néanmoins utile de préciser que Tours et Orléans réfléchissent encore à la possibilité de déposer un dossier de candidature pour se voir décerner un label French Tech thématique. Mais avant, Thibault Coulon veut attendre d’en savoir plus sur « les règles du jeu. » Et pour l’instant, de ce côté-là, ça rame.

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