C’est ce qu’on appelle une information de dernière minute. Samedi soir, la préfecture d’Indre-et-Loire envoie un mail aux médias à 21h17 : le message annonce une visite du 1er ministre dans le département 13h plus tard, ce dimanche 28 janvier dès 10h15.
Le programme : Gabriel Attal s’est rendu sur la commune de Parçay-Meslay. D’abord il devait aller à Chisseaux, tout près du Château de Chenonceau, au bord du Cher, au GAEC Vernon (un élevage bovin) mais le programme a changé à la dernière minute pour déplacer la visite chez un syndiqué FNSEA (Les Jardins de Meslay).
C’est, en tout cas, sa deuxième rencontre avec des exploitants agricoles en 48h, après son déplacement ce vendredi en Haute-Garonne.
Face à la vaste fronde du monde rural contre le trop-plein de normes et les bas revenus, le chef du gouvernement a pris la main sur la communication et les déplacements de terrain. Ce 26 janvier, il a fait des annonces, confirmant la poursuite du programme permettant aux agriculteurs d’utiliser un gazole détaxé mais aussi l’allégement de normes et des aides d’urgence (notamment pour aider les exploitants victimes d’une maladie des vaches dans le Sud-Ouest).
Si elles ont été saluées comme de bons premiers pas, ces mesures n’ont pas convaincu les syndicats de cesser leurs actions. En Centre-Val de Loire, un blocage était toujours en cours ce dimanche matin sur l’A71. Un blocage des entrées de Paris et du marché francilien de Rungis est annoncé pour lundi, ainsi que d’autres actions dans la semaine.
La visite tourangelle de Gabriel Attal était donc remplie d’enjeux. Elle a duré à peine 1h, avant que le locataire de Matignon ne se rende à la cérémonie de vœux de la députée Renaissance Fabienne Colboc à La Riche pour s’y exprimer publiquement. Un discours forcément attendu, auprès d’une élue appartenant à la majorité mais qui a su faire part de son indépendance en votant contre la loi immigration fin 2023.
Même s’il s’agit d’un déplacement éclair, ce sera aussi le retour de Gabriel Attal en Touraine, là où il a débuté sa carrière en tant qu’assistant parlementaire de l’ancienne députée du Lochois Marisol Touraine.
A l’issue de l’entretien, la FNSEA37 a communiqué. Satisfaite de la rencontre mais pas calmée. « Ces premières mesures sont insuffisantes et loin d’être à la hauteur des attentes de la profession, c’est pour cela que nous appelons à maintenir notre mobilisons sur le terrain. Des actions seront menées en Indre-et-Loire dans les prochaines heures et jours » estime le syndicat qui va aussi rencontrer le préfet mardi « pour commencer le travail de simplification », aux côtés de l’autre poids lourd syndical, les Jeunes Agriculteurs du 37.
