Tout savoir sur le train à hydrogène à l’essai entre Tours et Loches

« C’est le train de demain » espère le président PS du Conseil Régional du Centre-Val de Loire. Ce mercredi 1er février, François Bonneau s’est rendu à Loches pour découvrir le tout premier train à hydrogène autorisé à rouler sur le réseau SNCF. Une faveur car le matériel n’est pas homologué pour la France. Il a donc fallu supprimer les trains de passagers programmés hors heures de pointe pendant trois jours et interdire tout transport de passagers pour que le projet puisse se réaliser. Un travail de plusieurs mois.

L’attente était donc intense et plusieurs centaines de personnes réunies pour découvrir la machine. On y a vu le maire de Loches Marc Angenault et plusieurs de ses collègues du Sud-Touraine, le sénateur Pierre Louault, le député Henri Alfandari, des équipes de la SNCF ou encore des salariés d’Alstom, l’entreprise qui a construit le train. « Il n’y a jamais eu autant de monde à la gare de Loches » s’est même autorisé à plaisanter un participant.

La blague n’est pas si anodine. L’objectif de cette présentation est bien de montrer qu’on peut maintenir de petites lignes ferroviaires sans polluer. L’électrifier coûtant beaucoup trop cher, seuls des trains diesel y circulent en ce moment. L’hydrogène est donc perçu comme une technologie d’avenir car on ne rejette que de la vapeur d’eau. Si le mode de production de gaz est lui-même écologique le modèle s’avère plutôt vertueux.

Mais pour l’instant la France est en retard. Aucun train hydrogène n’y circule. Cela dit, les régions s’y intéressent pour leurs TER. Alstom est ainsi en train de modifier une douzaine de rames pour qu’elles puissent à la fois circuler en version électrique sur les lignes équipées de caténaires, et avec des batteries à hydrogène là où il n’y en a pas. Mise en circulation prévue fin 2025 en Occitanie, Auvergne-Rhône Alpes, Bourgogne-Franche Comté et Grand Est.

En parallèle, le constructeur développe des modèles de trains fonctionnant directement à l’hydrogène. Donc avec des réservoirs de gaz placés sur le toit des rames. Ils permettent d’alimenter les batteries placées sous le véhicule pendant qu’il roule. Et une fois à l’arrêt on relâche la vapeur d’eau. Long de 54m, le Coradia iLint peut emporter 140 à 150 passagers et rouler jusqu’à 140km/h. Il est moderne donc dispose d’espaces pour les vélos ou de toilettes adaptés aux personnes handicapées.

Disposant de deux voitures, il circule déjà autour de Francfort en Allemagne, ainsi que dans la région de Basse Saxe. Ce n’est pas la compagnie nationale Deutsche Bahn qui l’a commandé mais un opérateur privé. 40 modèles ont été acquis, et une quinzaine sont déjà sur les rails.

Autorisé à circuler chez nos voisins depuis 2018, le train à hydrogène d’Alstom n’a vraiment transporté ses premiers passagers qu’à l’été 2022. L’aboutissement d’un projet industriel de 9 ans. Disponible dans une version avec deux voitures, il peut également être développé dans une version plus grande de 3 caisses, et bientôt peut-être en modèle réduit d’une seule caisse pour des petites lignes. Son autonomie est de 700-800km. Il a même réalisé une journée à 1 150km lors d’un test de résistance.

Le modèle de train actuellement testé entre Tours et Loches est le tout 1er Coradia iLint mis en service commercial. Il a été retiré du réseau allemand pour rejoindre la Touraine où on lui a autorisé trois jours de circulation. Il sera ensuite découpé puis prendra le bateau pour le Canada afin d’y réaliser une expérience similaire, dans un pays où les trains diesel sont rois. Fabriqué dans une usine allemande, il se recharge rapidement. Mais ça n’a pas été nécessaire pour l’expérience ligérienne : ses réservoirs ont été remplis en amont et de façon suffisante pour l’intégralité du séjour.

La question est maintenant de savoir quand il pourrait arriver en Centre-Val de Loire. Interrogé, le président de la Région a assuré que ce serait peut-être d’ici 5 ans. Il a directement négocié avec le président d’Alstom ce mercredi, peut-être en vue de lancer un appel d’offres. Un investissement très lourd, se comptant en dizaines voire en centaines de millions d’€. Malgré nos demandes, aucun tarif ne nous a été communiqué.

Olivier Collet

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