Nouveau gestionnaire et baisse de subvention drastique annoncés : la salle de musiques actuelles de l’agglo de Tours s’apprête à vivre de grands changements.
C’est dommage, les coulisses du Temps Machine de Joué-lès-Tours prennent plus de place dans les conversations que la programmation de la salle… Ca avait déjà été le cas il y a un an quand la venue d’élus à un concert avait fait le buzz parce que d’aucuns disaient les avoir vus faire la chenille, et ça recommence cette année parce que la communauté d’agglomération s’apprête à donner un grand coup de balai dans le système d’organisation du lieu. Pour l’instant rien n’est fait et les décisions ne seront prises que lors du conseil communautaire du 23 novembre mais globalement on sait déjà ce qu’il va se passer vu que les élus ont reçu les documents de préparation de la réunion avec les conclusions des rapports.
Alors résumons : depuis son ouverture il y a près de 5 ans, le Temps Machine est géré par l’association Travaux Publics qui a signé une convention avec Tour(s)Plus pour cela. Cette dernière arrive à son terme et donc trois candidats ont répondu à l’appel d’offre afin de poursuivre les activités dans les années qui viennent : Travaux Publics, évidemment ; Radio Béton et l’ASSO, organisatrice du festival Terres du Son à Monts en juillet. Les choses semblent aujourd’hui claires : c’est cette dernière que les élus préfèreraient. Et pour une raison simple : son budget est plus serré que les deux autres postulants. « Lors de la préparation des dossiers, l’agglo a demandé à chaque candidat qu’il prenne en compte une baisse de subvention de 90 000€ par rapport aux 421 500€ accordés en 2015 » affirme Vincent Tison, élu communautaire PS et ancien adjoint à la culture de Joué-lès-Tours qui connait parfaitement le dossier.
Sauf que voilà, ce serait vraiment un coup dur de supprimer une telle somme des caisses : « suite à cette requête, les candidats ont fait des contre-propositions pour limiter cette baisse. Aucun dossier n’arrivait à une réduction du budget de 90 000€ d’autant que depuis l’ouverture du Temps Machine, la subvention était revalorisée de 2% chaque année » poursuit Vincent Tison qui dénonce « un choix politique » délibéré avec cette clause financière semblant non négociable. L’élu fait également part de son regret de voir Travaux Publics sorti de la course « alors qu’une nouvelle direction vient d’être mise en place depuis ce printemps. On a demandé aux candidats de repartir de zéro, on a regardé des offres apparaissant nouvelles sans tenir compte du travail déjà accompli. Ces derniers mois, il y a pourtant eu des changements de politique (l’ouverture pour les journées du patrimoine, par exemple, ndlr) et la fréquentation est en hausse. »
Vincent Tison ne se fait pas beaucoup d’illusions : « il y aura une majorité pour voter ce choix. » En revanche, si tout cela se confirme, Terres du Son sera sans doute encore plus attendu au tournant que ne pouvait l’être Travaux Publics. Après deux années de fréquentation record du festival de Monts, les élus attendront irrémédiablement des résultats significatifs sur le nombre d’entrées au Temps Machine. Une certitude dont découle beaucoup de questions : l’ASSO sera-t-elle capable de faire vivre une salle tout au long de l’année, ce qui est bien différent de l’organisation d’un festival ? Pourra-t-elle assurer sur les deux tableaux sans faire baisser la qualité du programme de l’un ou de l’autre ? Aura-t-elle les arguments pour obtenir in fine des hausses de crédits ? Ne vient-elle pas d’hériter d’un cadeau empoisonné ?
Joint ce jeudi soir, le vice-président de Tour(s)Plus chargé de la culture Cédric De Oliveira dément cette version des discussions autour de l’avenir du Temps Machine : « il y a eu des négociations avec l’ensemble des postulants avec une priorité mise sur les objectifs artistiques et une volonté d’ouvrir la salle à un plus large public » détaille-t-il refusant de confirmer les informations avancées sur la baisse de subvention : « Nous avons eu trois projets de grande qualité et le choix a été difficile mais pour le moment je ne suis pas habilité à donner le résultat d’autant que le bureau des maires n’en a pas débattu ce qu’il fera la semaine prochaine. Personne n’y gagne en essayant de polémiquer ou d’instrumentaliser. On parle de culture et d’une infrastructure qui est là pour apporter du bonheur à nos administrés. » La suite au prochain épisode, le 23 novembre.
Olivier COLLET
