Les pots debout seront strictement interdits.
« Il faut qu’on mette un tour de vis » lâche la préfète d’Indre-et-Loire Marie Lajus. Ce samedi elle faisait le point sur l’épidémie de Covid-19 dans le département évoquant une évolution « très défavorable ces dernières semaines. » La Touraine va officiellement passer en zone rouge ce week-end, rejoignant la liste des territoires où le coronavirus circule le plus.
« Les courbes sont plus inquiétantes en Indre-et-Loire que la moyenne régionale et nationale. Nous avons 4% de tests positifs ces derniers jours contre 1,2% début août alors que les catégories de personnes testées sont similaires » poursuit la représentante de l’Etat. 16 foyers de contamination actifs sont actuellement recensés en Indre-et-Loire sur un total de 379 dans tout le pays. 1 130 élèves sont également placés à l’isolement après l’apparition de cas dans leur famille ou dans les établissements scolaires qu’ils fréquentent.
Tenter de casser les chaînes de contamination
Avec l’entrée en zone rouge, la Touraine se doit immédiatement d’appliquer la distanciation physique dans les lieux clos recevant du public. Salles de spectacle, salles de cinéma, salles de réunion… Partout il faudra un siège libre entre deux personnes ou deux groupes de personnes venus ensemble. La mesure prendra effet dès lundi ainsi qu’une autre décision spécifique à notre département : l’interdiction des pots, vins d’honneur, cocktails ou verres de l’amitié servis debout. En clair il sera possible d’organiser un repas ou une réception mais tout le monde devra être assis. Même en extérieur les organisateurs devront faire asseoir tout le monde pour manger et boire. Tout en maintenant une distanciation d’1m entre deux convives.
L’objectif de cette mesure c’est de casser les chaînes de contamination qui semblent les plus nombreuses lors des rassemblements familiaux, des fêtes ou des moments sociaux au travail. Autant assis on peut aisément repsecter des distances, autant debout il y aurait plus facilement une tendance à se relâcher et à les oublier. C’est la principale décision concrète prise en Indre-et-Loire pour l’instant car la préfète veut « tenter de proportionner entre les enjeux sanitaires et l’accompagnement de l’activité économique. » S’y ajoute l’interdiction des consommations partagées dans les bars (bol de cacahuètes, planches apéro…). La vente de glaces et la consommation de nourriture à emporter restent autorisées dans la rue.
Protocoles de visites stricts en maison de retraite
Précisons que tout ce qui ressemble de près ou de loin à une soirée dansante, un week-end d’intégration ou une soirée étudiante est interdit. Marie Lajus prévient qu’elle n’hésitera pas à restreindre les horaires d’ouverture des bars et restaurants en cas de dérives, à priori très minoritaires pour l’instant (des contrôles sont effectués). Les professionnels du secteur ont été reçus en préfecture ce vendredi pour faire le point sur la situation. La préfète va écrire à toutes les entreprises du département pour leur rappeler les bonnes pratiques, ainsi qu’aux établissements médico-sociaux comme les maisons de retraites à qui elle recommande un encadrement très strict des visites (sans les interdire). Le but : protéger les plus vulnérables.
« Il est possible de faire mieux : certains départements sont sortis de la zone rouge » souligne la représentante de l’Etat pour conclure son propos. On fera le bilan dans un mois, fin octobre, quand la validité de son arrêté prendra fin. Il pourra être prolongé en cas de besoin.
Olivier Collet