Coronavirus en Touraine : les aides à domicile face à l’épidémie

Ces professionnelles sont elles aussi en première ligne.

Cécile se remet tout juste de deux semaines de maladie, probablement le Covid-19 : « J’ai eu des courbatures puis de la fièvre, heureusement pas de complications respiratoires. » Bilan : au total trois semaines d’arrêt pour cette aide à domicile qui travaille pour l’ADMR de Tours Nord. A quelques jours de la reprise du travail, elle s’inquiète : « Certaines d’entre nous ne peuvent pas garder 1m de distance avec les personnes chez qui elles se rendent. Or nos clients ne sont pas équipés de masques. Il nous faudrait au moins des masques FFP2 et des blouses de protection mais nous n’en avons pas. Il y a aussi des personnes qui voient encore d’autres gens, pas seulement leurs aides à domicile ce qui nous met en danger. Il faudrait que notre direction leur demande de ne pas recevoir de visites à part nous. »

Toilettes, aide aux repas, prises de médicaments… Les missions des aides à domiciles sont diverses, souvent essentielles au quotidien pour des personnes âgées ou peu autonomes. A ce titre, elles sont en première ligne, potentiellement exposées au virus.

-20% d’activité

Pour limiter les risques, l’ADMR d’Indre-et-Loire a pris des mesures : « Nous avons suspendu ou réduit les prestations non essentielles comme le ménage et le repassage » explique Laure Blanc, présidente départementale de l’association. Pas toujours facile à faire entendre : « Il y a eu des jours compliqués pour la personne au standard. Aussi des appels de personnes qui ne comprenaient pas qu’on ne pouvait pas faire de shampoing ou de mise en pli pendant la fermeture des coiffeurs. » Au bout d’un mois, les choses ont tendance à se calmer. Aujourd’hui la structure fonctionne avec un millier de salariées, un peu moins que d’habitude (1 200) : « En mars nous avons réduit notre activité de 20%. » Certains clients ont eux-mêmes réclamé l’arrêt de leurs prestations de peur d’une contamination lors d’une visite.

Un accompagnement par téléphone

En compensation, l’ADMIR37 a mis en place un double système :

  • Certaines prestations de ménage sont maintenues mais écourtées
  • La présence physique est remplacée par des appels téléphoniques, ce qui concerne plusieurs centaines de personnes. « Pour certaines c’est devenu un rite. Le lien social est indispensable à la vie » insiste Laure Blanc. Si 3 appels sonnent dans le vide, l’association donne l’alerte. « C’est comme ça que l’on a appris certaines hospitalisations. »

Et le manque de protections, regretté par Cécile ? Aujourd’hui la présidente de l’ADMIR37 assure qu’il y a suffisamment de masques pour le personnel : « C’est à flux tendu mais ça fonctionne. » En revanche en mars il y a eu des grosses difficultés car les aides à domicile n’étaient pas considérées comme prioritaires. Depuis, le Conseil Départemental d’Indre-et-Loire a fait le nécessaire. Selon Laure Blanc, une dizaine de personnes travaillent pour l’association ont été infectées par le Covid-19 : « Nous avons beaucoup de suspicions qui se sont avérées négatives. Cela dit on aimerait bien pouvoir tester tout le monde mais ce n’est pas vraiment le cas même si c’est un peu plus facile depuis 15 jours. »

Au moindre doute les salariées sont arrêtées. Les clients et leur entourage prévenu.

Photo d’illustration par Delphine Nivelet

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