Le sujet sera abordé au ministère des transports ce mercredi.
Le président de la région Centre-Val de Loire et son vice-président en charge des transports ont rendez-vous avec Elisabeth Borne ce 19 septembre… Tous deux vont faire en sorte de convaincre l’Etat de financer à 50% les grands travaux nécessaires pour les « petites lignes » SNCF de la région, celles que le rapport Spinetta préconisait de fermer mais que le gouvernement a défendu dès le début du débat sur l’évolution du modèle ferroviaire tricolore.
Que l’Etat ait acté l’importance de ces dessertes dites « de proximité » c’est une chose. Qu’il s’investisse réellement pour leur maintien en est une autre. Et dans ce domaine, la Région se méfie, d’où sa demande d’un engagement ferme pour co-financer les chantiers. Les lignes concernées sont les suivantes : Bourges-Montluçon, Chartres-Courtalain, Châteaudun-Paris, Tours-Chinon, Tours-Vendôme et Tours-Loches.
Tours-Loches, c’est peut-être le dossier le plus épineux. Des travaux à 3,8 millions d’euros sont programmés pour trois mois début 2019 (avec une interruption du trafic ferroviaire durant cette période). Présenté comme un chantier « d’urgence », il doit permettre de rénover les traverses sur les voies. Mais il faudrait faire plus, beaucoup plus : 40 millions d’euros sont nécessaires pour remettre en état l’ensemble des 47km de rails qui relient les deux villes.
Un prolongement jusqu’à Châteauroux ?
Les enjeux sont de taille : faire baisser la circulation sur une D943 reconnue comme dangereuse et rendre à nouveau le train attractif. Car actuellement, le trajet dure plus d’une heure (sans compter les retards ou annulations de trains), ce qui est plus long que la route et comparable au bus. Après travaux, le trajet pourrait passer à une quarantaine de minutes, suffisant pour imaginer une hausse de la fréquentation (actuellement, elle est de 200 000 passagers par an).
Mais à en croire la Région, ce scénario ne pourra se réaliser que si l’Etat met la main à la poche. Il s’y était d’ailleurs engagé via le Contrat de Plan Etat Région valable pour la période 2015-2020, mais sans confirmer. Problème : selon la CGT, si rien n’est fait la ligne pourrait carrément fermer en 2020, après une augmentation du temps de parcours de 25 minutes pendant l’année 2019. Le syndicat interpelle donc sur la nécessité d’une action rapide, plaidant même pour un prolongement de la ligne jusqu’à Châteauroux : « investir pour assurer des dessertes adaptées, des tarifs attractifs et des temps de trajets raccourcis, donnerait au territoire du Lochois et bien au-delà des perspectives de développement économique et social » écrit-il.