Peetch : l’appli tourangelle qui séduit les professeurs

Dès le mois prochain, elle sera testée dans une cinquantaine de classes pour faciliter l’apprentissage de la lecture et de l’écriture.

L’aventure de l’équipe de Peetch est une belle histoire. Il était une fois le startup week-end de Tours à Mame : une équipe de 7 invente une application qui permet de créer des histoires depuis son téléphone portable, des récits qu’une communauté est ensuite invitée à poursuivre. Le projet séduit et remporte le premier prix à l’issue de 48h de travail et avec l’objectif de vendre le concept aux marques qui souhaiteraient communiquer de manière originale.

Faisons une ellipse d’un an et revenons au présent. Aujourd’hui, tout a changé. Elisa, Antoine, Joris et Nicolas sont toujours à fond sur leur projet mais le scénario n’est plus du tout le même. Car malgré un prix national du Crédit Agricole et une session de formation intensive à Nice pendant trois semaines avec tous les mentors de la Sillicon Valley des Etats-Unis, ils se sont rendus compte que le modèle économique qu’ils avaient imaginé n’était pas le bon : « tout a changé quand un professeur de CM1 du Petit St Grégoire de Tours nous a contactés » explique le quatuor. Cet enseignant c’est François Jourdain, un grand amateur de nouvelles technologies : « il voulait utiliser l’application avec ses élèves. »

L’idée fait son chemin chez les créateurs de Peetch et ils revoient complètement le fonctionnement de leur application. Prévue pour les mobiles, elle est désormais adaptée pour les tablettes et les ordinateurs et tout son fonctionnement est pensé pour les élèves, du CE1 au CM2. Alors comment ça marche ? Chaque élève de la classe dispose d’un profil sur l’application, l’enseignant peut alors créer des groupes et choisir un thème d’histoire avec des consignes particulières (comme l’emploi de certains mots par exemple).

Un bon moyen d’apprendre les langues étrangères

C’est ensuite aux enfants de façonner leurs histoires au fur et à mesure de l’exercice : « l’application est flexible pour que les élèves puissent écrire en groupe ou seuls et le professeur peut suivre leur progression en direct, corriger les fautes… » détaillent les créateurs du concept qui ont déjà fait quelques tests : « c’est très bien pour apprendre les mots ou permettre aux enfants d’inventer leurs propres histoires. L’objectif est de leur donner le goût de la lecture, qu’ils aient la passion des mots, l’envie d’écrire. »

Antoine, Elisa, Nicolas et Joris voient aussi Peetch comme un excellent moyen d’apprendre les langues étrangères : « comme l’application est connectée à Internet, ça permet des échanges avec des professeurs et des classes du monde entier. » Ils imaginent aussi la possibilité de créer des histoires en audio ou en vidéo, voire d’offrir la possibilité aux écoles d’imprimer un recueil de contes dans lequel on retrouverait les différentes histoires écrites par la classe tout au long de l’année scolaire, et qui afficherait en plus le nom des enfants en couverture.

Le projet a déjà séduit de nombreux enseignants connectés sur Twitter et a été présenté il y a quelques jours lors d’un salon spécialisé dans l’éducation à Paris. Le 1er avril marquera également une étape importante dans le processus d’évolution de Peetch puisque l’application sera testée dans une cinquantaine de classes, notamment en région parisienne : « l’objectif est de le lancer en septembre » détaillent les 4 développeurs qui projettent de vendre Peetch aux enseignants, aux écoles privées ou alors directement aux mairies « qui pourraient l’utiliser dans les quartiers défavorisés ». Et – qui sait – peut-être qu’ils sauront séduire le ministère de l’éducation avec un business plan d’autant plus pertinent qu’aujourd’hui de plus en plus d’établissements scolaires investissent dans des ordinateurs voire des tablettes.

Le prix n’est pas encore communiqué mais « ce sera moins de 5€ par an et par élève » et, surtout, ce n’est pas du tout un procédé qui a vocation à remplacer l’écrit, avec le stylo : « on en aura toujours besoin, c’est important de le conserver. » C’est juste un outil de plus, destiné à faciliter l’apprentissage en le rendant ludique.

Olivier COLLET

A noter que pour financer son développement, Peetch prévoit de lancer un financement participatif au printemps dans le cadre de la démarche Make in Loire Valley.

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